Marc, fidèle lecteur et conseiller en gestion de patrimoine, a aimablement proposé de contribuer à Avenue des investisseurs. Il a assisté à la conférence Fundimmo du 15/01/2019 et nous livre quelques « éléments d’ambiance » intéressants sur le marché du crowdfunding immobilier et le bilan de l’année 2018. Nous vous invitons à (re)lire notre avis sur le crowdfunding immobilier et Homunity.
Le baromètre du crowdfunding immobilier et le périmètre de l’étude.
Pour rappel, tout l’objet du crowdfunding immobilier est d’organiser la rencontre (via des plateformes en ligne) entre d’un côté des investisseurs particuliers (vous, moi, etc.) qui cherchent à placer leur argent et de l’autre côté des professionnels de l’immobilier (généralement des promoteurs) qui ont besoin de financer des projets de construction ou de rénovation. Il s’agit de financement de projets immobiliers par la “foule”. Après l’article de Nicolas sur le crowdfunding immobilier qui en présentait les caractéristiques et le fonctionnement, vous savez tout sur le sujet. Alors voilà un petit bilan de l’année 2018 pour l’ensemble du marché, issu du baromètre du crowdfunding immobilier.
Pour information et puisqu’il est normal de citer nos sources, le baromètre du crowdfunding immobilier est un outil de collecte d’informations sur le crowdfunding immobilier réalisé par Fundimmo, en collaboration avec Hellocrowdfunding depuis le 1er semestre 2016. Ce baromètre semestriel récolte l’information réglementée des plateformes intermédiaires entre investisseurs et promoteurs. Ainsi, le périmètre choisi est celui des plateformes régulées par l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Au total ce marché représente 32 acteurs en France.
Hausse de la collecte sur le marché du crowdfunding immobilier et plus de projets financés.
Au vu des derniers chiffres dévoilés, le crowdfunding immobilier parait bien loin de la crise et le marché se porte bien. La collecte globale de l’année 2018 est de 185 millions d’euros. Comparée à celle de 2017 qui s’élevait à 101 millions d’euros, cela représente une hausse de la collecte de 83% !
Cette hausse de la collecte en 2018 s’est accompagnée d’une hausse (moins forte) du nombre de projets financés. En effet, on est passés de 220 projets financés en 2017 pour un montant moyen de 457 000 € par projet à 343 projets financés en 2018 pour un montant moyen de 539 000 €, soit une hausse de 56%.
Ainsi, le projet moyen 2018 collecte 539 000 €, pour un rendement annuel de 9 % sur 23 mois. Les investisseurs obtiennent donc environ 6 % de rendement net après imposition à la flat tax !
Au niveau sectoriel, on trouve 73 % de projets résidentiels, 8 % de bureaux, 5 % de commerces, 3 % d’hôtellerie et 11 % d’autres projets. Au niveau géographique, l’île de France et la région Rhône-Alpes concentrent près de 50 % des projets.
Les 5 leaders du crowdfunding immobilier.
En 2018, parmi les 32 acteurs du crowdfunding immobilier, 5 plateformes ont réussi à collecter plus de 20 millions d’euros (25 M€ en moyenne). Ces plateformes sont :
- Anaxago,
- Clubfunding,
- Fundimmo,
- Homunity (notre avis ici),
- Wiseed.
Finalement, 70 % de la collecte 2018 s’est concentrée sur 5 acteurs sur 32 ! Notez qu’en 2018, la plateforme de crowdlending Unilend a fait faillite (spécialisée dans les PME, un autre secteur que le crowdfunding immobilier) et ses actifs rachetés par Pretup. Est-ce le signe d’une restructuration à venir du marché ?
Les risques du crowdfunding immobilier.
Sachez que le taux de défaut de paiement, risque majeur pour l’investisseur, est pour l’année 2018 de 0,67% pour l’ensemble du marché du crowdfunding immobilier. C’est deux fois moins qu’en 2017. Certaines plateformes réussissent toutefois à maintenir le “0 défaut” depuis leur création, comme Anaxago, Clubfunding, Fundimmo et Homunity. Ceci dit, nous ne rappellerons jamais assez l’importance de diversifier et de ne pas tout miser sur un projet.
Par ailleurs, les retards de chantier sont monnaie courante en immobilier et le crowdfunding n’échappe pas à la règle. Ainsi en 2018 il y a eu 7 % des projets en retard de moins de 6 mois et 8 % en retard de plus de 6 mois. Ceci dit, pour l’investisseur, ce n’est pas un problème majeur car les intérêts continuent de courir. Donc c’est seulement l’horizon de placement qui s’allonge.
Les perspectives du secteur du crowdfunding immobilier.
Aujourd’hui, seuls 3% des projets réalisés le sont grâce à des fonds provenant du crowdfunding. Cela laisse encore une belle marge de progression au secteur qui ne reste pas pour autant attentiste. En effet, certains acteurs du marché ont décidé de développer une offre basée sur la location, notamment de locaux commerciaux. Ainsi, l’offre de Fundimmo sur ce segment devrait arriver dès cette année 2019 et ils ne seront pas les seuls.
Nous remercions Marc (notre envoyé spécial !) pour ce bilan 2018 du crowdfunding immobilier. Et nous vous invitons à lire notre article complet sur le crowdfunding immobilier pour aller plus loin.