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Investir dans le vin : 6 solutions (grands crus de Bordeaux, etc.)

Investir dans le vin Bordeaux Bourgogne Grand cru cave

Le vin fait partie intégrante de notre patrimoine culturel et le vin d’exception est un symbole du luxe à la française. C’est un plaisir voire une passion pour beaucoup et nos vins s’exportent dans le monde entier, particulièrement nos Grands Crus de Bordeaux (Petrus, Château Latour, Mouton Rothschild, Château Margaux, Yquem, etc.) Mais est-ce un bon support d’investissement et comment investir dans le vin ?

À consommer sans modération ? Non ! Le vin est un investissement que nous qualifions d’atypique, à ce titre il ne faudrait pas y investir plus de 10 % de son patrimoine. Tout comme les autres investissements atypiques (or, cryptomonnaies, forêts, montres, voitures de collection, etc.) qui requièrent modération et recherches approfondies sur des marchés très spécifiques.

Il faut d’une part être assez passionné pour bien se documenter et bien investir dans le vin (ou déléguer à des professionnels comme nous le verrons), et d’autre part appliquer les bonnes pratiques de l’investissement. Voici notre guide de l’investissement dans le vin, sous toutes ses formes (6 solutions différentes). Nul besoin d’être œnologue, mais il faut connaitre le champ des possibles, les bonnes pratiques et les pièges à éviter. Comme tout investissement, la plus-value n’est pas garantie, mais les bonnes pratiques limitent les risques.

SOMMAIRE

Pourquoi investir dans le vin ?

On parle ici d’investissement dans le vin d’exception, pas la piquette du supermarché d’à côté. Ainsi, le vin d’exception pèse moins de 1 % de la production de vin en volume. Il s’agit de vin de garde, qui se bonifie avec le temps.

Les plus grands crus ont une notoriété internationale : Angélus (Saint-Emilion), Petrus, Romanée Conti, Mouton Rothschild, Haut-Brion, etc. Ce sont des vins élaborés avec les meilleurs raisins des meilleurs terroirs et vignobles (sol et climat propices), par les meilleurs viticulteurs, avec le conditionnement le plus attentionné.

Sachez que l’appellation Grand Cru est née en 1855 pour l’exposition universelle à Paris, sous l’impulsion de Napoléon III. Pour les vins de Bordeaux, on compte une soixantaine de Châteaux qui ont l’appellation de Grand Cru (avec un classement spécifique de 1er cru à 5ème cru), tandis que la Bourgogne compte une trentaine de Grands Crus.

Les vins millésimés sont élaborés à partir de raisins récoltés la même année, avec des millésimes plus ou moins recherchés. Car pour un même grand cru, le millésime a un impact notable sur le goût (selon la température et l’ensoleillement dans l’année).

Investir dans le vin est une opération qui peut être grisante, car on peut avoir l’impression d’acquérir un petit trésor à chaque transaction ! Dans certains cas, on achète même un morceau d’histoire avec des millésimes anciens qui peuvent avoir traversé le temps et avec une forte notoriété (Imaginez acquérir un flacon du siècle précédent !)

C’est aussi un milieu qui rime bien souvent avec passion. On s’offre des biens tangibles et même une relative sécurité. Nombreux sont ceux à déclarer qu’au pire leur investissement pourra être bu (de là à parler de valeur refuge pour se réfugier dans l’alcool !) C’est ce qu’on appelle aussi la « valeur d’usage », comme l’immobilier qui détient toujours une valeur d’usage quelle que soit l’évolution des prix.

Quelles perspectives de plus-value ?

Pourquoi investir dans le vin ? C’est aussi naturellement pour la plus-value attendue. Les très grands vins se dévoilent et se bonifient avec le temps. Il leur faut des décennies pour révéler toutes leurs subtilités, et à mesure que cela se précise ils se raréfient. D’autant plus qu’à chaque bouteille bue pour un millésime donné, le stock s’amenuise.

Les cotations des bouteilles vont progressivement évoluer, d’autant plus si certains critiques se sont montrés particulièrement enthousiastes à leur égard. Ainsi, un vin qui décroche une note Parker supérieure à 97/100 vaut de l’or et atteindre 100/100 est le graal !

Illustre exemple : Michel-Jack Chasseuil est un passionné connu pour avoir fait fortune en collectionnant des milliers de bouteilles de grands vins. Parti de rien et d’origine modeste, sa cave est maintenant estimée à 50 millions d’euros !

La rentabilité peut donc être extrêmement forte avec des valeurs se multipliant aisément par 5 sur 20 ans. Par exemple, un Château Mouton Rothschild 2000 se négocie aujourd’hui autour de 1 500 € pour moins de 200 € à l’époque (soit une rentabilité annuelle de 10,07 %). Nous verrons plus loin que la rentabilité annuelle d’un panier moyen (ou plutôt d’une cave moyenne) serait plutôt autour de 3 %…il faut être un expert pour dénicher les bouteilles les plus « bankables » comme l’a fait Michel-Jack Chasseuil.

Note de Nicolas : pour une bonne bouteille à prix raisonnable, il faut compter entre 50 € et 250 € (avec des bouteilles qui peuvent chiffrer en dizaine de milliers d’euros, il faut se fixer une limite). Rappelons toutefois que tous les crus n’auront pas le même destin. Ainsi, la plus-value n’est pas garantie et il faut diversifier. De plus, le vin d’investissement est un liquide peu liquide, c’est à dire que la vente peut prendre des semaines.

Comment investir dans le vin ? 6 solutions différentes

Si vous souhaitez investir dans le vin, il existe deux écoles. Vous pouvez soit choisir de le faire par vous-même, soit faire appel à des professionnels. Trouver soi-même des pépites est très excitant mais demande du temps ainsi que de solides connaissances. De nombreuses possibilités existent.

1/ L’achat des vins en primeur

Ce système concerne particulièrement les Grands Crus classés de Bordeaux. Les Châteaux utilisent ce système de vente en primeur qui se base sur une ancienne tradition de prévente. Cela leur permet d’obtenir des liquidités indispensables pour faire face à leurs coûts de fonctionnement.

Ainsi, le vin est vendu alors même que sa phase de maturation n’est pas terminée. C’est à dire que le vin est encore « en élevage » en barrique dans le chai du Château, avant mise en bouteille et livraison 24 mois plus tard. Il en résulte bien souvent des tarifs attractifs. Car pour le Château, c’est moins de frais de stockage et de frais de publicité et de commercialisation.

Cave à vin

Via des plateformes web spécialisées

Acheter en primeur peut se faire en direct avec les producteurs (Châteaux et Domaines). Toutefois, pour de nombreuses propriétés (et en réalité la majorité de celles qui nous intéressent pour investir), nous serons tenus de passer par différentes plateformes qui ont obtenu des allocations spéciales (x caisses de 6-12 bouteilles). Car de nombreuses propriétés ne vendent plus directement aux particuliers, mais exclusivement aux négociants.

Avec le développement d’internet tout est devenu plus facile et certaines plateformes sont de véritables spécialistes (négociants) sur les achats en primeur. Citons notamment Vinatis, Millésima, ou encore Lavinia. Ainsi, on peut facilement investir en vin à travers l’une de ces plateformes. De la demi-bouteille au Melchior (bouteille de 18 litres !)

En faisant appel à un professionnel, on bénéficie du conseil, en accord avec les tendances actuelles, et avec une connaissance des valeurs qui montent. Une véritable expertise sur les opportunités, et des conseils qui doivent permettre d’éviter de tomber dans de nombreux pièges.

De plus, ces professionnels sont déjà bien intégrés dans les différents cercles de Grands vins et disposent des allocations nécessaires pour se fournir auprès des références les plus exclusives.

Notre site préféré : Vinatis

Nous avons une préférence pour Vinatis (voir leur site). Aussi bien pour l’achat classique (livraison immédiate) que pour l’achat en primeur (livraison 24 mois plus tard). Les vins sont testés et dégustés par les sommeliers avant mise en ligne. Vinatis garantit les meilleurs prix (remboursement de la différence si on trouve moins cher ailleurs) et bénéficie d’excellents avis des clients depuis sa création en 2002 (près de 4 000 avis Google avec une moyenne à 4,6 / 5).

C’est le site de référence pour son grand choix, les emballages soignés et la livraison rapide. Voici ma dernière commande chez Vinatis, livrée en 24 heures et bien emballée :

Commande Vinatis

Nous apprécions particulièrement les fiches descriptives de chaque vin et les filtres pour choisir parmi l’offre pléthorique :

  • couleur (rouge, blanc, rosé, champagne),
  • goût (fruité, sec, puissant, sucré, etc.),
  • échelle de prix,
  • régions (Bordeaux, Bourgogne, Rhône, vins du monde, etc.),
  • appellations (Margaux, Saint-Emilion, Graves, Châteauneuf-du-Pape, etc.),
  • récompensés (Parker 90+),
  • millésime (j’ai acheté des vins de 2019, année de naissance de mon fils, à boire pour les grandes occasions dans les 20 prochaines années !),
  • bonnes affaires : fin de lot, étiquette abimée…des offres jusqu’à -34 % :

Difficile de ne pas succomber aux Grands Crus notés plus de 90/100 par Parker et vendus moins de 50 € ! Par exemple ma commande en photo ci-dessus. Il s’agit d’un Grand Corbin Manuel (Saint-Emilion) millésime 2016 (à boire de suite, ou à laisser bonifier jusqu’en 2036 à son « apogée », comme précisé dans la fiche descriptive) :

Vinatis

Note de Nicolas : attention, il ne faut pas confondre d’une part le vin primeur (vin nouveau à macération courte, comme le fameux Beaujolais nouveau, à boire dans les mois suivant la récolte…tout l’inverse du vin de garde qui se bonifie avec le temps). Et d’autre part l’achat de vin en primeur (vin en cours de vinification, on peut par exemple réserver un vin millésimé 2021 et n’être livré qu’en 2023, comme le font les plateformes citées précédemment).

2/ Chercher les bonnes affaires sur les sites d’enchères et de petites annonces

On peut trouver des pépites et faire de vraies affaires sur les sites d’enchères et de petites annonces, mais attention car ce n’est pas sans risque ! (On développe plus loin)

Des sites comme eBay ou Leboncoin (particulièrement pour le rachat de caves privées) sont des exemples classiques. Mais il existe aussi et surtout des plateformes en ligne spécialisées (comme iDealwine) qui offrent un service d’enchères en ligne et un service de « personal shopper ». En plus de cela, on y trouve une cotation et un historique des différents crus !

Dernier avantage et pas des moindres pour les sites d’enchères : une expertise systématique des bouteilles est réalisée. Donc on bénéficie d’une fiabilité accrue, ce qui est non négligeable pour des flacons valant plusieurs milliers d’euros !

Note de Nicolas : ces places de marché, tout comme la traditionnelle salle des ventes, offrent la possibilité enivrante de faire des acquisitions inespérées. Pour cela il faudra tout de même avoir en tête que les cotations sont très fluctuantes, voire hasardeuses dans certains cas, en raison d’un manque d’historique de transactions. Donc le mieux est de coupler les systèmes de cote, par exemple iDealwine avec Wine-Searcher ou Wine Decider (base de données de 100 000 vins actualisée tous les jours pour établir un prix moyen de marché).

3/ Les caves d’investissement

La cave à vin en ligne est un concept assez récent, existant depuis une quinzaine d’années. Passer par un mandataire spécialisé pour investir dans le vin présente de nombreux avantages même si, bien évidemment, cela a un coût qui n’est pas négligeable.

Ainsi, on privilégie la sécurité (caves sécurisées et les meilleures conditions de conservation des bouteilles) et la diversification (grande offre de vins).

Le conseil et le stockage

La possibilité de faire stocker son vin est un réel atout qui nous décharge de contraintes potentiellement énormes en termes de stockage, de manutention et de sécurité. Car nous n’avons pas tous la chance d’avoir une grande cave, adaptée (température stable autour de 12 degrés et hygrométrie proche de 70 %). Et ceux qui en disposent sont parfois cambriolés.

Parmi les acteurs leaders des caves d’investissement, nous pouvons citer Cavissima ou encore U’Wine. En pratique chez Cavissima, on peut :

  • acheter des bouteilles et obtenir des conseils sur le choix par un sommelier (exemple d’allocation pour diversifier : x % de vins en primeur de Bordeaux + y % de vins de Bordeaux en bouteille + z % de vins de Bourgogne et autres régions) ;
  • être formé à l’investissement dans le vin ;
  • laisser bonifier les bouteilles en cave à Beaune ou à Genève (sécurisée, vieillissement optimal, assurances…pour 0,12 € par bouteille par mois) ;
  • suivre ses bouteilles dans son espace client « cave en ligne » ;
  • se faire livrer quand on le souhaite (pour consommer ou revendre soi-même),
  • ou revendre quand on le souhaite (via la « marketplace » pour 8,4 % de frais de transaction). Plus-value moyenne constatée par Cavissima : 14,3 % pour 4,7 années de détention et après commission de transaction.

Note de Nicolas : il existe une alternative aux caves. Il s’agit des caves à vin (voir ici), très pratiques pour stocker les bouteilles couchées et bien les faire vieillir dans les meilleures conditions. Car ce n’est pas toujours le cas dans une vraie cave : il faut la bonne température (12 degrés), le bon taux d’humidité (hygrométrie 70 %) de façon stable et l’absence d’odeur et de vibrations. Sans ces conditions, le vin perdrait ses arômes sur le long terme.

4/ Les groupements fonciers viticoles (GFV)

Difficile d’acheter directement des vignes, vu le prix de l’hectare. Si vous nous lisez régulièrement, vous connaissez peut-être déjà les groupements forestiers d’investissement (GFI). Cette fois, avec les groupements fonciers viticoles (GFV), il s’agit d’acquérir des parts de vignes plutôt que des parts de forêts. France Valley est la seule société de gestion agréée par l’AMF pour investir spécialement en Champagne.

En pratique, le GFV (qui rassemble plusieurs investisseurs) achète des vignes en Champagne puis en confie l’exploitation à un viticulteur. Celui-ci conserve 2/3 de la récolte pour lui et vend 1/3 pour le compte du GFV.

Chaque année, l’investisseur a le choix entre percevoir ses dividendes ou les convertir en bouteilles de champagne (le rendement dépend de la récolte). Et à la revente des parts, il y aura plus-value éventuelle (ou moins-value) selon l’évolution du marché (prix de l’hectare de vignes en Champagne…a priori en tendance haussière vu la hausse de consommation de champagne en Asie).

Note de Nicolas : en bonus, on bénéficie d’une réduction d’impôt sur le revenu (à hauteur de 25 % de l’investissement) et une exonération d’impôt sur la fortune (IFI). Il s’agit d’un investissement long terme, au moins 10 ans. Nous présentons France Valley ici et nous pouvons vous mettre en relation aussi bien pour l’investissement en forêts qu’en vignes.

5/ Le crowdfunding viticole

On connaissait déjà le financement participatif (crowdfunding) immobilier, agricole ou encore dans les énergies renouvelables, mais le crowdfunding viticole est également possible !

Il s’agit d‘investir dans un domaine viticole afin de participer au financement de leur projet. Par exemple l’achat de plusieurs hectares de vignes, de barriques, d’une cave de stockage, la construction d’une salle de dégustation, etc. (voir les projets). En contrepartie, on perçoit des intérêts sous forme de bouteilles de vin ou en euros.

C’est la spécialité de la plateforme WineFunding, qui fait l’intermédiaire entre les épargnants amateurs de vin et les vignerons. Son fondateur, Maxime Debure, est aussi bien expert en vin (oenologue) qu’en finance (MBA INSEAD).

Réglementairement, WineFunding est détentrice des agréments AMF et ACPR en tant qu’Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) et Conseiller en Investissement Participatif (CIP). Cela permet à la société de proposer les différentes formes de crowdfunding : les dons avec contreparties, les prêts ou obligations (crowdlending) mais également l’entrée au capital d’entreprises viticoles (crowdequity). 

Différentes formules d’investissement

Les investissements en ligne (souscription entièrement dématérialisée) :

  • remboursement en vin pour soutenir un domaine en découvrant ses vins : achat à l’avance à tarif préférentiel (15 à 30 % de réduction sur le prix des vins). Pour une livraison échelonnée sur 3 à 4 ans. Ticket d’entrée : 100 €. Pas d’imposition (à part la TVA à l’achat bien entendu).
  • prêt avec intérêts en numéraire ou en vin : on prête à un vigneron pour qu’il réalise son projet. Avec une rémunération sous forme d’intérêts en euros (2 à 4 % de rendement) ou en bouteilles de vin (5 à 10 % de rendement). Pour un placement sur 4 à 6 ans. Ticket d’entrée : 1 k€. Fiscalité des obligations : flat tax 30 %.
  • investissement au capital de l’entreprise viticole : rentabilité cible de 3 à 8 % par an prévue au pacte d’associés. Dans ce cas on ne prête pas mais on devient actionnaire. Pour 5 à 10 ans (la sortie est prévue dans le pacte d’associés). Ticket d’entrée : 1 k€. Avantage fiscal : la défiscalisation pour investissement en PME (25 % du montant investi sera en réduction d’impôt sur le revenu, cf solution 12 ici).

Pour les plus fortunés, 2 autres investissements plus exclusifs sont possibles via la société WineFunding :

  • investissement sur mesure « club deal » avec une poignée d’investisseurs (100 k€ à 10 M€ par investisseur) ;
  • conseil stratégique : accompagnement dans l’acquisition d’une propriété (due diligence, évaluation, etc.)
WineFunding

La sélection des projets

Depuis la création de WineFunding en 2016, seulement 45 projets ont été sélectionnés et présentés aux épargnants sur 900 opportunités analysées (soit 5 %).

En pratique, les projets ne sont pas publiés s’il n’y a pas validation par l’équipe WineFunding et le comité d’experts indépendants (œnologue, sommelier, propriétaire de domaine, critique du vin, etc.)

Il faut être attentif pour ne pas rater les projets, car WineFunding en présente relativement peu (filtre strict) et ils sont généralement intégralement financés en quelques semaines.

Les principaux critères de sélection des projets : qualité du vin, vigneron talentueux, solidité financière, valorisation juste, impact sociétal et environnemental positif. Pour l’instant 0 défaut de paiement.

Avis de Nicolas : comme pour les GFV, on apprécie le choix de percevoir les intérêts en numéraire ou en nature (bouteilles). Avec différentes formules de prêt ou d’investissement au capital. Les projets proposés sont sévèrement audités et chaque projet est très documenté : présentation du projet, avis de l’expert en vin, la rémunération, les frais et risques, l’actualité. Pour l’instant, 0 défaut de paiement, donc un bon couple rendement / risque. Mais nous rappelons l’importance de bien diversifier son patrimoine, car les performances passées ne présagent pas des performances futures. Nos lecteurs obtiendront une remise de 20 € à 100 € (selon les projets) en saisissant le code promotion AVENUEINVEST à la souscription d’un projet.

6/ Les fonds d’investissement

Une autre forme d’investissement dans le vin, plus « boursière », peut être d’investir en Fonds Communs de Placement (FCP). Ici on peut citer Uzès Grands Crus (ISIN FR0013006590), qui se charge d’investir et de détenir les bouteilles à notre place dans un but spéculatif et de réinvestissement.

Avis de Nicolas : nous sommes moins convaincus par cette forme d’investissement en vin. En effet, la performance de ce fonds est décevante (+1,20 % sur 5 ans). Le benchmark se base sur les indices LIV-EX (London International Vintners Exchange), notamment le Liv-ex Fine Wine 100 (composé des 100 bouteilles les plus recherchées).

MAJ : ce fonds a été dissous fin 2020 ! Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à commenter notre article !

Les bonnes pratiques pour réussir son investissement dans le vin

Si l’investissement dans le vin vous tente, il faut tout de même rester vigilant. Comme tous les investissements, le vin n’est pas sans risque… loin de là ! Nous vous proposons de couvrir brièvement les principaux points sur lesquels une attention particulière doit être de mise, afin de pouvoir investir de la manière la plus sereine possible. 

Investir à long terme

Comme l’investissement en actions, il ne faut envisager l’investissement dans le vin que sur du long terme. Au moins 8 ans, car la volatilité peut être forte.

Ce qui se traduit par un investissement uniquement dans des vins de garde, c’est à dire des vins qui vieillissent bien et se bonifient avec le temps. Et aussi par un stockage dans une cave appropriée, à la bonne température stable (12 degrés) et au bon taux d’humidité (70 %).

Diversifier

Encore une fois, comme sur le marché actions, il faut diversifier. Il n’existe pas de tracker grand cru pour investir dans le vin, mais on peut diversifier assez facilement sur plusieurs bouteilles ou caisses :

  • différentes régions : les vins de Bordeaux sont une valeur sûre, mais n’oublions pas les vins de Bourgogne, de la vallée du Rhône et d’Alsace ;
  • différentes propriétés : notamment une soixantaine de Châteaux de Bordeaux et une trentaine en Bourgogne jouissent de l’appellation Grand Cru ;
  • différents millésimes : certaines années sont excellentes, d’autres moins…diversifier permet de limiter l’aléa. On en reparle plus loin ;
  • différents prix : les bouteilles de vin dans la gamme 50 € – 250 € sont réputées se revendre assez facilement.
Vin de Bourgogne

Les achats en primeur trop chers et les effets de mode

L’achat des grands vins de Bordeaux en primeur suscite intérêt et convoitise. Ceci dit, il faut aussi se rappeler qu’une forte envolée des prix sur les très grands millésimes 2009 et 2010 a posé problème lorsqu’arriva le millésime 2011. En effet, ce dernier était un millésime proposant de grands vins, mais suscitant nettement moins d’engouement. De nombreuses personnes qui avaient investi en primeur sur ce millésime se sont retrouvées avec des prix au-dessus de ce qu’elles pouvaient espérer à la revente.

Bordeaux est aussi devenu moins « trendy », faisant tourner les talons de quelques investisseurs. Bien que les plus grandes références (Petrus, Cheval Blanc, Ausone, etc.) ne soient pas vraiment affectées par ce phénomène.

Prudence donc sur les achats en primeur, même si certaines valeurs incontournables continuent d’évoluer positivement.

Attention aux arnaques sur internet

Les arnaques sur internet pullulent ! Entre les annonces qui vous promettent des fortes rentabilités et les abus de confiance de certains sites, il convient d’être particulièrement prudent. La meilleure attitude à avoir est de toujours se renseigner sur l’entreprise en question derrière le site.

Certains sites proposaient des achats en primeur pour finalement ne livrer qu’une partie des achats, à la manière de la pyramide de Ponzi, occasionnant un feuilleton judiciaire flouant au passage de nombreux particuliers. L’exemple le plus connu est le site de vente 1855.com, aujourd’hui démantelé.

Note de Nicolas : en pratique, n’hésitez pas à aller consulter les bilans sur infogreffe ou société.com qui vous permettront de rapidement juger de la solvabilité et de la crédibilité de l’entreprise. Et allez voir la liste noire de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Comment reconnaitre et vérifier un investissement douteux ?

Gare aux contrefaçons

Le milieu du vin n’est pas non plus exempt de contrefaçons et de faussaires réputés…bien au contraire. Et cela va se retrouver particulièrement sur les grands noms comme Petrus ou La Romanée Conti qui s’échangent à plusieurs milliers d’euros. Mais pas que ! Il faut donc redoubler de vigilance sur ce point.

Certaines contrefaçons sont ridiculement grossières (comme une bouteille bordelaise pour la Romanée-Conti alors que c’est un vin de Bourgogne !) Mais d’autres sont élaborées de manière extrêmement poussée. Ainsi, le faussaire le plus connu à ce sujet se nomme Rudy Kurniawan, alias « Docteur Conti ». Il a trompé durant des années de nombreux professionnels et experts de salles de ventes. L’une de ses erreurs a été de vendre un vin qui n’avait jamais existé !  

À ce sujet, il vous faudra toujours faire preuve de vigilance sur l’origine de la bouteille. La meilleure option est de faire appel à un expert, car chaque domaine a ses particularités qui évoluent suivant les années : forme de la bouteille, type de capsule, de bouchon, sérigraphie, etc. En pratique, beaucoup de domaines ont de plus en plus recours au QR code pour permettre un meilleur traçage des bouteilles.

Prendre en compte les commissions des intermédiaires

Dans le calcul de rentabilité, il faut bien prendre en compte les frais additionnels de vente. Passer par certains sites de vente en ligne nécessite d’envoyer la bouteille afin qu’elle soit authentifiée, ce qui ajoute un coût d’envoi. Auquel s’ajoutent les frais de transaction qui vont sensiblement varier selon la plateforme utilisée (en ligne, en salle des ventes, suivant le volume, le prix final, etc.)

Prendre en compte le coût et le temps du stockage

Le temps c’est de l’argent. Oui, de nombreux vins prennent de la valeur avec l’âge, à mesure qu’ils se raréfient et que leur plage de dégustation devient optimale.

Toutefois, si l’on prend l’exemple d’un grand vin de garde acheté en primeur et revendu 20 ans plus tard, il nous aura fallu conserver cette bouteille durant une période qui est conséquente. Et cela aura occasionné un coût d’immobilisation et de stockage.

La fiscalité du vin

Si la vente de vin est une pratique occasionnelle, il ne devrait pas y avoir d’impact fiscal. Toutefois, si on dépasse le seuil de 5 000 euros de revenus générés dans l’année, on est tenu de déclarer notre plus-value.

En pratique, il faut renseigner le formulaire 2092 dans le mois suivant la vente. Au-delà de la 2ème année de détention, il y a un abattement de 5 % par année de détention sur la plus-value brute. Et la plus-value nette ainsi calculée est imposée à 19 % + 17,20 % de prélèvements sociaux.

Les risques de casse, de détérioration et de vol

Investir dans le vin, c’est investir dans un actif relativement fragile. Plus on détient longtemps une bouteille, plus le risque de la détériorer existe. En effet, on risque lors d’une manipulation hasardeuse de casser notre bouteille. Une assurance peut-être la solution dans certains cas, mais il faut bien se renseigner sur les cas de figure réellement pris en compte. Et on peut aussi abîmer l’étiquette, ce qui impactera le prix de la bouteille au moment de la cotation.

On peut également être soumis à de nombreux autres aléas : de l’incendie à l’inondation de notre cave, en passant par le vol. Certains délinquants se sont spécialisés dans le recel de Grands Crus, obligeant les châteaux à investir dans des moyens de surveillance colossaux.

Sans en arriver jusqu’au vol, la négligence peut aussi se produire chez vous, par inadvertance (ou pas !) Par exemple, l’un de vos proches peut ouvrir votre Mouton Rothschild 2015 (1 390 €) au lieu de votre Mouton Cadet 2015 (15 €).

Note de Nicolas : c’est en cela que les caves d’investissement peuvent être rentabilisées, entre la qualité du stockage, la sécurité et l’assurance. Même si le coût est d’1 ou 2 euros par an par bouteille comme vu précédemment.

Attention aux vieux millésimes

Les vieux millésimes sont rares, et certains valent une vraie fortune. Ils vont aussi s’adresser à un public très précis et donc à une demande plus fluctuante. Ainsi, il vaut mieux privilégier les bouteilles ayant tout au plus une vingtaine d’années.

Ces flacons sont également très fragiles ! Il faut les manipuler avec une extrême précaution, et en réalité il faut éviter un maximum de les manipuler. Chaque mouvement est susceptible d’accélérer le vieillissement de la bouteille. Il lui faut aussi un environnement adéquat :

  • loin de la lumière,
  • des vibrations,
  • des odeurs malodorantes,
  • des variations de température…
  • et toujours couchée à l’horizontale pour une meilleure conservation du bouchon.

La conservation du bouchon

À ce sujet, le bouchon devient de plus en plus fragile avec le temps. Passé 30 ans, les manipulations doivent être faites avec de grandes précautions. Même si bien sûr des bouchons peuvent tenir plus de 50 ans sans problème, le risque que le bouchon glisse augmente avec le temps. Surtout si on décide d’expédier le vin.

Prudence donc, même si une alternative existe : le reconditionnement directement au château. Ainsi, le château se charge de changer le bouchon par un bouchon neuf sur lequel figurera le millésime et la date de reconditionnement. Cette opération se facture généralement au prix du bouchon.

Mais cela dépend également du niveau de notre bouteille. Dans certains cas, il faut procéder à une mise à niveau. Par exemple, sur un reconditionnement de 6 bouteilles, vous devrez parfois en sacrifier une pour remettre à niveau les 5 autres.

Attention aux conditions de stockage précédentes

Si on fait un rachat de cave, il y a également un risque. En effet, on ne sait pas quelles ont été les conditions de conservation de la bouteille. Elle peut très bien avoir vécu de nombreux déplacements, ou avoir été en contact avec des vibrations, de nombreux changements de température ou autres.

En pratique, le niveau de la bouteille ainsi que la couleur pourront être une source d’indication. Le mieux dans ce cas-là serait de tester une ou plusieurs bouteilles de cette provenance pour se faire une idée, mais ce n’est pas une science exacte.

Utiliser un aérateur de vin

Et si finalement on souhaite consommer son vin ? Il s’agit cette fois de conserver la valeur gustative d’un bon vin. Dans ce cas, l’aérateur de vin peut être la solution pour une dégustation parfaite. L’aération permet de révéler tous les arômes du vin.

Nous avons découvert l’aérateur de vin Aveine, 1er aérateur de vin digital. En pratique, après avoir débouché la bouteille, plutôt que d’attendre des heures pour aérer il suffit de placer l’aérateur sur le goulot. Ensuite, l’aérateur reconnait la bouteille grâce à l’application puis chaque verre servi est aéré instantanément ! Pour les amateurs, le code promo REMISE10 donne droit à 10 % de réduction.

Conclusion : investir dans le vin avec prudence selon votre situation

Investir dans le vin, pourquoi pas avec modération (les grands crus représentent un actif patrimonial mais atypique). Comme tout investissement, cela doit être fait de manière réfléchie avec une vision sur le long terme. Il faut diversifier et n’investir que si l’on est en capacité de laisser fructifier son « patrimoine liquide » durant une ou deux décennies.

Il y a de bonnes pratiques à connaître. Ainsi en passant par des plateformes reconnues, en privilégiant la sécurité pour les bouteilles, en étant renseigné sur leur origine et leur état de conservation, on sécurise notre investissement et on gagne en sérénité.

Achats en primeur, enchères, caves d’investissement, groupements fonciers viticoles, crowdfunding…il y en a pour tous les goûts et avec différents niveaux d’implication.

Sur le long terme, nous aurons alors le temps de juger de la pertinence de notre investissement dans le vin, de suivre son évolution et de continuer à investir tout en choisissant le moment opportun pour nous en séparer. Les portes des plus belles maisons viticoles n’attendent plus que vous !

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22 commentaires sur “Investir dans le vin : 6 solutions (grands crus de Bordeaux, etc.)”