Choisir les meilleurs placements pour son épargne et bien investir

PER ou PEA : comparatif, fiscalité et exemples selon sa TMI

PER ou PEA

Vous hésitez entre le plan d’épargne retraite (PER) et le plan d’épargne en actions (PEA) ? Ces deux enveloppes permettent d’investir en bourse dans un cadre fiscal avantageux… mais avec des fonctionnements et des contraintes très différentes.

Faut-il ouvrir un PER, un PEA, ou les deux pour optimiser son épargne ? Tout dépend de votre niveau d’imposition, et plus précisément de votre tranche marginale d’imposition (TMI).

La TMI, c’est le taux auquel vos derniers euros de revenus dans l’année sont taxés (voir le fonctionnement de l‘impôt sur les revenus et fiscalité de l’épargne). Elle ne concerne pas la totalité de vos revenus, mais elle joue un rôle central dans le choix entre PER et PEA. En effet, c’est surtout votre TMI qui va déterminer l’intérêt (ou non) de la défiscalisation du PER.

📌 PER ou PEA ? Les bons réflexes selon votre TMI :

  • Si vous êtes en TMI 30 %, 41 % ou 45 %, le PER peut devenir intéressant, en complément du PEA. À condition de verser des montants bien calibrés chaque année pour optimiser la défiscalisation (voir notre article : Déduction fiscale avec le PER : exemple illustré pas à pas).
  • Si vous êtes en TMI 0 % ou 11 %, mieux vaut éviter le PER et privilégier le PEA, ou d’autres enveloppes comme l’assurance vie.

Note de Nicolas : ce qu’on oublie souvent, c’est que près de 80 % des foyers fiscaux sont dans les tranches à 0 % ou 11 %, ce qui rend le PER peu attractif pour une large majorité des contribuables (et pour les “gros” contribuables, attention à bien choisir les meilleurs PER). En revanche, le PEA reste pertinent pour quasiment tous les profils, quel que soit le niveau d’imposition, à condition aussi de bien choisir : les meilleurs PEA.

SOMMAIRE

PER ou PEA : tableau comparatif des différences clés

Voici notre tableau comparatif entre PER et PEA, deux enveloppes fiscales à considérer quand on souhaite investir sur le long terme. Dans tous les cas, pour bien rémunérer son épargne (moins de frais et accès aux meilleurs placements), il faut bien choisir les meilleurs plans d’épargne retraite (PER) et les meilleurs plans d’épargne en actions (PEA).

Critères PER PEA
Fonctionnement ✅ Avantage à l’entrée : les versements sont déductibles des revenus imposables (dans la limite d’un plafond annuel)

⚠️ Inconvénient à la sortie : les sommes défiscalisées à l’entrée sont fiscalisées à la sortie (revenus + plus-values)
Neutre à l’entrée : pas d’avantage fiscal immédiat.

✅ Avantage à la sortie : après 5 ans, fiscalité très douce (voir plus-bas)
Fiscalité des plus-values Par défaut (prélèvements sociaux + impôt sur le revenu PFU, ou intégration au barème sur option) lors d'une sortie en capital ✅ Avantageuse après 5 ans lors d'un retrait : pas d’impôt sur le revenu, seulement les prélèvements sociaux sur la plus-value
Plafond de versements Pas de plafond global de versement, mais l’avantage fiscal ne s’applique que dans la limite d’un plafond annuel lié aux revenus 150 000 € de versements par adulte (hors PEA-PME)
Frais ⚠️ En pratique, les meilleurs PER supportent quand même 0,5 % de frais de gestion annuels sur les unités de compte ✅ Sur les meilleurs PEA, pas de frais de gestion annuels sur l’enveloppe elle-même mais des frais de courtage ponctuels
Univers d’investissement Actions, obligations (en trackers/ETF), fonds euros, fonds immobiliers, private equity Actions et ETF éligibles au PEA (principalement titres européens), mais on peut s’exposer aux marchés mondiaux via des ETF “monde” éligibles.
Fonds bloqués ? ⚠️ Oui, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas limités de déblocage anticipé (acquisition de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, etc.). Non, on peut retirer à tout moment (mais avant 5 ans le plan est clôturé)
Sortie En capital, en rente viagère, ou un mix des deux (selon les options prévues par le contrat et la stratégie choisie). Possible de sortir avec des rachats partiels à son rythme (notre choix préféré). En capital uniquement, avec la possibilité de faire des retraits partiels programmés à partir de 5 ans pour se verser progressivement un complément de revenus si nécessaire.

Le PER et le PEA ont chacun leurs avantages. Mais en réalité, le PER n’est vraiment pertinent que pour une partie d’entre nous. Concrètement, seuls les plus imposés peuvent réellement bénéficier de son avantage fiscal à l’entrée.

🔐 En dessous d’une tranche marginale d’imposition (TMI) de 30 %, le gain d’impôt du PER est limité… et ne compense pas la contrainte majeure du PER : l’argent est bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas exceptionnels). Voyez ici le fonctionnement du PER.

À l’inverse, le PEA est quasiment universel. Il convient à la grande majorité des profils, quel que soit le niveau d’imposition. On peut y investir librement, sans blocage, et bénéficier d’une fiscalité très avantageuse sur les gains après 5 ans.

Note de Guillaume : on sous-estime souvent le coût réel d’une épargne bloquée. Ne pas pouvoir mobiliser son argent librement peut représenter un vrai manque à gagner, surtout en cas d’imprévu ou d’opportunité. En TMI 30 %, le PER peut commencer à se défendre, mais c’est surtout en TMI 41 ou 45 % que le PER devient vraiment puissant.

PER, PEA ou assurance vie : quelle enveloppe privilégier pour son épargne de long terme

Que faut-il savoir pour bien comparer le PER et le PEA ? L’assurance vie représente-t-elle une meilleure option ? Attention, spoiler : les trois enveloppes sont complémentaires.

Note de Guillaume : avant de vous demander s’il vaut mieux ouvrir un PER chez Linxea (voir l’offre), un PEA chez Fortuneo (voir l’offre) ou une assurance vie Lucya Cardif (voir l’offre), il est important de prendre un peu de hauteur et de vous interroger d’abord sur votre profil d’investisseur et votre allocation patrimoniale globale.

PER : fonctionnement et déduction fiscale

Dans le cadre de cette comparaison avec le PEA, on retient le cas où les versements ouvrent droit à une déduction fiscale. Dans ce cas, les versements effectués tout au long de la vie du PER sont imposés à la sortie (l’effet de décalage dans le temps de la fiscalité, propre au PER, peut être très avantageux d’un point de vue patrimonial).

➡️ Pour simplifier, l’économie d’impôt à l’entrée est égale à la TMI multipliée par le versement (dans la limite des plafonds de déduction). Exemple pour quelqu’un dont la TMI est de 30 % : un versement de 1 000 € sur un PER l’année N permet de réduire l’impôt de 300 € lors de la déclaration l’année suivante.

Les plus-values sont quant à elles imposées par défaut au PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique), mais on peut choisir le barème progressif si c’est plus intéressant pour nous.

🔎 Pour approfondir le sujet du PER, vous pouvez consulter notre avis sur le PER.

Le PEA en pratique : contraintes, imposition…

Par rapport au PER, les grands avantages du PEA sont :

  1. Les gains sortants du PEA ne subissent aucun impôt sur le revenu à partir des 5 ans du plan (seuls les prélèvements sociaux restent dus).
  2. Les fonds restent disponibles à tout moment (avec une fiscalité moins avantageuse en cas de retrait avant les 5 ans du PEA).
  3. Il n’y a pas de frais de gestion annuels sur les meilleurs PEA.

🔎 En contrepartie, on ne peut pas verser plus de 150 000 € sur son PEA. Pour tout savoir sur le PEA, vous pouvez lire notre article dédié aux meilleurs PEA.

L’assurance vie meilleure que le PER ou le PEA ?

Pour l’épargnant comme pour l’investisseur, l’assurance vie est un véritable couteau-suisse, une enveloppe qui peut servir de multiples objectifs.

🎯 L’assurance vie n’est pas “meilleure” que le PEA ou le PER, elle est complémentaire. PEA, PER et assurance vie sont avant tout des enveloppes fiscales : ce qui compte vraiment, ce sont les placements dans lesquels on investit. Un même ETF S&P 500 ou MSCI World peut, par exemple, être logé dans une assurance vie, un PEA ou un PER (lorsqu’il est éligible).

Pour aller plus loin dans les comparaisons, consultez nos articles : Assurance vie ou PEA ? et PER ou assurance vie ? Comparaison chiffrée.

💡 On peut aussi citer les stratégies s’appuyant sur un crédit lombard, que ce soit via les meilleures assurances-vie luxembourgeoises ou via les meilleurs comptes-titres ordinaires (CTO). Pour ces approches avancées, il est souvent préférable de se faire accompagner par les meilleurs cabinets en gestion de patrimoine qui facturent des honoraires.

Note de Nicolas : en résumé, le PEA est l’enveloppe idéale pour capitaliser pour les épargnants qui veulent investir en actions, tandis que l’assurance vie permet de diversifier ses placements (fonds euro, immobilier, or, obligations,… également des ETF actions) et d’aller au-delà des 150 000 € du PEA. En complément, le PER sera intéressant pour les contribuables à 30 % de TMI et plus, pour préparer la retraite.

Exemples concrets : PER et/ou PEA selon son niveau d’imposition (TMI)

Voyons maintenant deux exemples concrets pour y voir plus clair et aider à trancher entre PER et PEA.

PER ou PEA quand on est peu imposé (TMI 11 %)

👩 Flore a 45 ans et gagne 30 000 € par an en tant que salariée. Elle a 5 000 € de frais professionnels déductibles, si bien que son revenu net imposable est de 25 000 €. Donc selon le barème de l’impôt sur le revenu, Flore se situe dans la tranche marginale d’imposition (TMI) à 11 % (celle qui va jusqu’à environ 29 300 € par part).

Elle se demande s’il est pertinent de placer sur un PER ou sur PEA.

Cas n°1 : Flore verse sur un PER avec déduction fiscale à l’entrée

Pour un effort d’épargne « réel » d’environ 1 000 €, on peut verser 1 124 € sur le PER :

  • ces 1 124 € sont déductibles de son revenu imposable, ce qui procure à Flore une économie d’impôt de 124 € (1 124 × 11 %). Autrement dit, son effort d’épargne net est de 1 000 € (1 124 € versés – 124 € d’impôt) ;
  • en supposant un rendement de 6,5 % (PER investi en ETF) par an nets de frais de gestion (0,50 % de frais de gestion annuels sur les meilleurs PER) pendant 20 ans, son PER atteint alors environ 3 960 € bruts à la retraite.

➡️ À la sortie, en capital, avec les règles actuelles :

  • la part correspondant aux versements déduits (1 124 €) est imposée au barème de l’impôt sur le revenu, soit 11 % dans notre exemple ;
  • la plus-value (environ 2 836 €) est taxée au PFU de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).

➡️ Après impôts, il reste à Flore environ 2 986 € nets sur son PER.

Cas n°2 : Flore verse sur un PEA

Si, au lieu d’ouvrir un PER, Flore place simplement 1 000 € sur un PEA investi en actions/ETF à 7 % par an pendant 20 ans (même placement que sur le PER plus haut, mais sans les frais de gestion annuels de l’assureur), elle obtient :

  • un capital brut de 3 870 € (1 000 x 1,07^20) ;
  • une plus-value de 2 870 € taxée uniquement aux prélèvements sociaux de 17,2 % (le PEA de plus de 5 ans est exonéré d’impôt sur le revenu).

➡️ Au final, le capital net récupéré sur le PEA est d’environ 3 376 €, soit environ 13 % de plus que sur le PER dans ce scénario.

Note de Guillaume : dans le cas d’une TMI de 11 % à la sortie, il peut exister (dans certains cas seulement, et ce n’est pas systématique) une légère optimisation en optant pour le barème progressif plutôt que pour la flat tax. Mais cela reste marginal, et clairement pas de nature à remettre en cause l’avantage du PEA pour les faibles TMI.

PER ou PEA quand on est plus lourdement imposé (TMI 30 % et plus)

👨 Amaury, 47 ans, a des revenus qui le situent dans la “classe moyenne supérieure”. Sa TMI est de 30 %. S’il investit aujourd’hui 1 429 € sur un PER, il aura :

  • une économie d’impôt de 429 € l’année prochaine (1 429 € × 30 % = 429 €), ramenant son effort d’épargne effectif à 1 000 € ;
  • en supposant un rendement de 6,5 % (PER investi en ETF) par an nets de frais de gestion (0,50 % de frais de gestion annuels sur les meilleurs PER) pour 1 429 € investis pendant 20 ans, son PER atteint alors environ 5 034 € bruts à la retraite.
  • soit un capital net d’impôt en sortie de son PER (dans 20 ans) de 3 524 €.

Alors que s’il investit les 1 000 € sur un PEA, il aura un capital net en sortie de 3 376 € (comme Flore, et pas moins malgré sa TMI supérieure, ce qui illustre bien l’avantage fiscal du PEA : absence d’impôt sur le revenu après 5 ans).

➡️ Ainsi, le PER permet de gagner environ 4 % de plus par rapport au PEA dans cette situation en TMI 30 %. Est-ce suffisant pour justifier le blocage des fonds jusqu’à la retraite ? À vous de voir !

💡 En pratique, c’est donc à partir d’une TMI de 30 % que le PER commence à se défendre face au PEA. Pour les tranches à 41 % et plus, le PER devient clairement très intéressant : le même calcul que précédemment donne alors un capital en sortie d’environ 3 994 € pour le PER, soit près de 18 % de plus que le PEA. Dans ce cas, le PER devient un outil d’optimisation fiscale de l’impôt sur le revenu particulièrement efficace.

Notre avis d’épargnants : faut-il ouvrir un PER, un PEA… ou les deux (et dans quel ordre) ?

Alors, PER ou PEA ? C’est selon votre TMI (et en se rappelant que dans le PER le capital est bloqué jusqu’à la retraite sauf exception) :

1️⃣ Pour les faibles TMI, le PEA est généralement l’enveloppe la plus intéressante, complétée au besoin par une assurance vie (voire un compte-titres). Dans ces situations, le PER reste en règle générale moins pertinent.

2️⃣ Si votre TMI est de 30 %, le PER n’est pertinent que dans certains cas : par exemple si vous anticipez une TMI similaire ou plus faible à la retraite qu’au moment des versements. Avec une TMI de 30 %, le PEA reste l’enveloppe de base avec l’assurance vie.

3️⃣ Si votre TMI atteint 41 % ou plus, le PEA et le PER méritent clairement votre attention. Avec une TMI élevée, pourquoi est-ce une mauvaise idée de cibler uniquement le PER ?

  • D’abord parce que la déduction fiscale à l’entrée du PER est plafonnée : au-delà d’un certain montant, vos versements n’ouvrent plus droit à avantage fiscal. Pour diminuer l’impôt, d’autres solutions existent, mais selon nous elles ne se valent pas toutes.
  • Ensuite, pour une raison essentielle : la diversification des enveloppes fiscales. Les meilleurs PER permettent d’investir sur une large gamme d’ETF, tout comme un PEA, mais leur logique de fonctionnement fiscal diffère profondément (fiscalité à l’entrée et à la sortie, disponibilité des fonds…). Or, sur une durée de plusieurs années, voire plusieurs décennies, il est impossible de prévoir les futures évolutions fiscales

➡️ Ainsi, pour les personnes les plus imposées, détenir les deux enveloppes (PEA et PER), c’est se donner davantage de souplesse et de sécurité le jour où les règles changeront. Pour aller plus loin : les meilleurs PEA et les meilleurs PER.

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