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Comment investir en cryptomonnaie ? Guide 2024

Comment investir en cryptomonnaies ?

Investir en cryptomonnaie n’est plus une lubie de geeks. La vénérable banque JP Morgan, longtemps dubitative face aux cryptomonnaies, recommande maintenant à ses clients fortunés d’investir 1 % de leur patrimoine en cryptomonnaie. Ce changement d’opinion n’est pas anodin. Investir en cryptomonnaie devient un sujet sérieux. De même, Blackrock (plus grand gestionnaire d’actifs au monde) propose à ses clients d’investir en cryptomonnaie. Le marché des cryptomonnaies a connu une croissance fulgurante et s’institutionnalise, voyez l’évolution de 2019 à 2021 :

Capitalisation marché des cryptomonnaies

De notre côté, on estime qu’on ne doit pas dépasser 5 % de son patrimoine en cryptomonnaie, car cela reste un actif très risqué et très volatil. Dans notre allocation patrimoniale, c’est à la pointe de la pyramide parmi les actifs atypiques.

L’écosystème des cryptomonnaies semble bien être là pour perdurer et se veut le socle d’une évolution numérique majeure. Avec un système régi par des algorithmes plutôt que par des banques centrales, la confiance en l’informatique plutôt qu’aux institutions.

Pendant que l’inflation s’emballe en raison des centaines de milliards de dollars créés par les banques centrales, les cryptomonnaies peuvent apparaitre comme une valeur refuge (« or numérique »). En particulier le Bitcoin limité à 21 millions d’exemplaires, alors que les banques centrales impriment les billets à la demande et dévalorisent les monnaies.

Depuis l’apparition du Bitcoin en 2009, et même si le Bitcoin reste la cryptomonnaie de référence, l’univers des cryptomonnaies s’est largement étendu avec l’émergence de dizaines de “cryptos” et de façons d’investir. Il était grand temps qu’ADI s’empare de ce sujet, toujours dans un but de vulgarisation et de partage de connaissances. 

Tout ceci peut sembler abstrait, mais nous allons tâcher de vulgariser au mieux, comme d’habitude. Au-delà de l’aspect technique, il y a de nombreux parallèles entre les cryptos et la finance traditionnelle. Une compréhension des bases et l’application de bonnes pratiques rendent l’investissement en cryptomonnaie accessible à tous. Explications.

Merci à notre fidèle lecteur Cédric (profil LinkedIn) d’avoir largement contribué à cet article grâce à son savoir (Master 2 en finance) et son expérience (investisseur crypto) ! Investir en cryptomonnaie n’est pas compliqué, quand c’est expliqué simplement !

SOMMAIRE

Qu’est-ce que la cryptomonnaie ?

Pour comprendre les cryptos, il faut d’abord décrire l’écosystème des cryptomonnaies. L’univers des cryptomonnaies évolue à une vitesse folle et il est facile de s’y perdre. Avant d’y placer son argent, il est primordial d’en comprendre les fondamentaux. 

Nous avons la conviction que cet écosystème est abordable à tous, sans s’engouffrer dans les termes techniques. Son développement s’inspire fortement du système digital et financier actuel. Ainsi des comparaisons peuvent être faites entre cette technologie nouvelle et le monde qui nous entoure. 

Un  schéma nous aidera à présenter simplement les bases de cet écosystème sous 3 phases : la blockchain, les cryptomonnaies et les tokens.

La blockchain : l’économie d’un pays

La blockchain est la technologie permettant l’existence des cryptomonnaies et de “tokens”. Concrètement, la blockchain est une base de données qui contient toutes les transactions effectuées par ses utilisateurs. Elle est publique, donc accessible à tous (transparence). 

Tous les utilisateurs de la blockchain participent à valider et sécuriser ses transactions. En comparaison, les banques ou les géants numériques comme Facebook détiennent le contrôle sur les données de leurs clients. À l’inverse, la blockchain se veut décentralisée car aucune personne ni entité n’est en charge de cette base de données

Il existe plusieurs blockchains, chacune ayant des caractéristiques propres et une communauté dédiée. La blockchain du Bitcoin mise sur une sécurité optimale. D’autres comme celle de Solana veulent proposer des transactions rapides avec très peu de frais. 

Univers cryptomonnaies

On dénombre une centaine de blockchains et cryptomonnaies. Un tri s’impose car beaucoup ne proposent pas une technologie pertinente. D’ailleurs, les cryptomonnaies les moins fiables sont appelées “shitcoins”. On compte alors une vingtaine de blockchains soutenant une large économie. Notre schéma se focalise sur 4 d’entre elles : Bitcoin, Ethereum, Avalanche et Solana.

Dans notre schéma nous comparons la blockchain à un pays, afin de visualiser son fonctionnement économique. Ce n’est pas un territoire détenu par un gouvernement, mais plutôt par ses utilisateurs, sa communauté. Pour filer la métaphore, la valeur économique de chaque pays dépend de la force de sa devise (les cryptomonnaies) et du dynamisme de ses villes (les “tokens”).  

Les cryptomonnaies : les devises des pays

Quand on débute, on ne connaît que le Bitcoin, la 1ère cryptomonnaie créée en 2009. Mais il existe maintenant des dizaines de cryptomonnaies !

Les cryptomonnaies sont les moyens d’échange utilisés à l’intérieur d’une blockchain. Chaque cryptomonnaie est donc rattachée à une blockchain spécifique. 

Ainsi, le Bitcoin (BTC) est la cryptomonnaie de la blockchain Bitcoin. Toutes les transactions effectuées sur cette blockchain, seront réglées avec cette cryptomonnaie. 

Aussi, pour interagir avec la blockchain Ethereum, il faut utiliser de l’ETH. Ce même principe s’applique aux blockchains de Solana (SOL), ou Avalanche (AVAX). 

Dans notre schéma, les cryptomonnaies sont représentées comme les devises des pays. Chaque transaction du pays est effectuée via sa devise. Par exemple, les échanges réalisés sur la blockchain d’Ethereum sont réglés avec l’ETH. D’où l’intérêt de détenir des cryptomonnaies dans son portefeuille, tout comme on obtiendrait du dollar avant un séjour aux États-Unis. 

Il est également possible de participer à sécuriser la blockchain en plaçant ses cryptomonnaies en échange d’une rémunération. C’est le concept du “staking” que nous détaillerons plus loin. 

Les tokens : les villes dynamiques

Tout comme un développeur peut créer une application sur l’Appstore d’Apple ou le Playstore sur Androïd, il peut développer des projets et des applications sur la blockchain. Ces applications sont nommées “Dapps”, ce qui signifie applications décentralisées. Les tokens sont des actifs numériques représentant des droits sur un projet ou une Dapp.

Le parallèle peut se faire avec les actions sur les marchés financiers. Acheter une action de Danone donne droit à une part de l’entreprise, dont ses profits. De même, détenir un token permet de bénéficier économiquement du projet et de participer à sa gouvernance. 

Il existe de nombreux tokens couvrant de multiples thèmes :

  • un secteur en croissance forte est celui du Play-to-Earn où des joueurs ont la possibilité de gagner de l’argent en progressant dans un jeu. Par exemple, le projet AXIE Infinity (AXS) permet à des joueurs aux Philippines de doubler ou tripler leur salaire. 
  • il y a également le secteur de la logistique avec VeChain (VET) qui permet la traçabilité des produits de consommation. 
  • Audius (AUDIO) a pour objectif de décentraliser le secteur de la musique. Ce protocole est d’ailleurs intégré dans l’application Tiktok. 
  • on peut citer des projets visant à construire une finance décentralisée, comme Compound (Comp) qui permet d’emprunter ou prêter des cryptomonnaies et des tokens. Uniswap (UNI), Raydium (RAY) et Trader Joe (JOE) sont des plateformes d’échange de token décentralisées.

Les tokens sont la plus grande partie de l’écosystème de la blockchain. Dans notre schéma, les tokens représentent des villes à l’intérieur des pays. En effet, un développeur fait le choix de construire son projet sur une blockchain spécifique. Ce choix dépend de plusieurs critères : les outils disponibles pour développer le projet, la sécurité, la communauté de la blockchain, etc. 

La blockchain Ethereum abrite énormément de tokens car elle a proposé dès 2015 le smart-contract, une technologie facilitant le développement de Dapps (applications décentralisées). Aujourd’hui, d’autres blockchains attirent elles aussi les développeurs à une vitesse fulgurante. C’est le cas notamment de Solana ou Avalanche.  

Finalement, en distinguant chaque partie de l’écosystème des cryptos, nous prendrons des décisions d’investissement plus avisées. Ainsi, une approche globale d’investissement se focalisera sur les cryptomonnaies. Ou une approche plus sélective visera des projets portés par des tokens.   

Les NFTs

Les Non fungible Tokens ou NFTs sont un sous-type des tokens qui peuvent être distribués en quantité limitée

C’est une technologie qui donne le droit de propriété sur une image, vidéo ou tout autre objet existant sur internet. Derrière cette simplicité se cachent d’énormes implications sur les innovations possibles avec cet outil. 

Les NFTs les plus en vogue s’apparentent surtout à des objets de collection ou d’art, de par leur unicité et leur rareté. Ils caractérisent un statut et l’appartenance à un cercle privé, d’où leur forte popularité. On peut citer des projets tels crypto punks ou les Bored Ape Yatch Club (BAYC). 

Certaines entreprises suivent cette tendance de près et se jettent à l’eau. C’est le cas de Visa qui a passé le cap en 2021 en achetant un crypto punk pour 150 000 $. 

NFT
Un BAYC mis en vente sur la plateforme OpenSea. Prix demandé : 1,5 millions de dollars !

Ces NFTs apparaissent d’abord comme de simples images. Avec le temps, ils deviendront les clés donnant accès à des communautés créées autour de ces projets. 

Détenir un BAYC vous donnera accès à des évènements, des ventes ou autres avantages exclusivement réservés aux membres du club. C’est (presque) comme avoir une carte Amex Platinum et bénéficier d’offres exclusives. 

Note de Nicolas : on estime qu’il y a désormais des dizaines de milliers de personnes devenues millionnaires grâce aux cryptomonnaies. Et certains n’hésitent pas à dépenser des millions d’euros pour détenir un NFT représentant une simple image de singe (bored ape) ou autre « œuvre numérique” ! Spéculation insensée nous rappelant la folie des bulbes de tulipe qui s’échangeaient le prix d’un palais au XVIIème siècle à Amsterdam ? Ou éclosion d’un nouveau marché de l’art qui sera durable ? L’avenir nous le dira…

Les StableCoins

Également dans la catégorie des tokens, on retrouve des cryptomonnaies qui – en principe – ne subissent pas la volatilité. Il s’agit des stablecoins, qui sont une forme digitale du dollar ou de l’euro. L’USDC est l’un des stablecoins les plus utilisés dans le monde des cryptos. Il est indexé au dollar américain ce qui signifie que détenir 1 USDC revient à posséder 1 $.

Les stablecoins sont disponibles et acceptés sur la plupart des plateformes d’échange comme Coinbase ou Binance. Cette solution vous permet de rester dans l’écosystème des cryptos en évitant l’imposition. Explication.

Lors d’une conversion de Bitcoin (BTC) vers de l’euro vous êtes taxé sur la plus value réalisée. Ce n’est pas le cas quand vous passez de BTC à stablecoin car c’est une transaction de crypto à crypto. Précisons que les règles fiscales à ce sujet évoluent rapidement, donc n’hésitez pas à prendre contact avec des spécialistes. On explique la fiscalité des cryptos plus loin.

Les stablecoins fonctionnent par un mécanisme de garantie. La société Circle en charge de l’USDC doit détenir autant de dollars dans un compte bancaire qu’il y a de stablecoins en circulation. On parle alors d’un stablecoin centralisé. Le cabinet d’audit Grant Thornton émet un rapport mensuel attestant l’existence des dollars détenus par Circle. 

D’autres stablecoins sont garantis par des cryptos. C’est le cas du stablecoin DAI qui utilise l’ETH et l’USDC afin de maintenir sa parité au dollar américain. Cela permet une plus grande décentralisation dont la gouvernance est assurée par les détenteurs du token MakerDAO (MKR). 

Enfin, il y’a des stablecoins dont le fonctionnement dépend d’un algorithme. L’UST émis par la blockchain Terra (LUNA) en est un exemple. L’UST n’est pas encore le standard. Cependant il gagne rapidement en parts de marché comme étant l’un des seuls stablecoins totalement décentralisé. MAJ le 14/05/2022 : l’UST (LUNA) s’est complètement effondré et ne vaut plus rien ! Gare aux stablecoins exotiques, qui n’ont de stable que le nom…

Dans notre schéma, les stablecoins peuvent être vus comme des sortes de bureaux de change. Ils permettent de convertir nos devises ou tokens en un actif stable. Ils sont également présents dans différents « pays » (blockchains).  

Investir en cryptomonnaie : 3 stratégies

Comme pour l’investissement en bourse ou en immobilier, il existe différentes façons d’investir en cryptomonnaie.

La stratégie hold : investir en cryptomonnaie à long terme

Jargon très répandu dans le monde de la crypto, HOLD signifie qu’on achète une crypto dans le but de la conserver sur le long terme. La stratégie HOLD permet de profiter de la hausse des prix attendue, en étant passif.

Cette stratégie est souvent utilisée dans les investissements classiques comme les actions et l’immobilier. Pour l’investissement actions, on parle d’ailleurs de “buy and hold”, par opposition au trading court terme. 

Note de Nicolas : certainement le meilleur moyen (le plus simple et efficace) de débuter dans l’investissement en cryptomonnaies, même si cela ne retire par le risque de perte en capital. Ceux qui se sont le plus enrichis en crypto ces dernières années sont ceux qui ont oublié leur login ! Sans faire du trading (achats-reventes fréquents) ni du market timing (tenter d’acheter bas pour revendre haut), ce qui est trop hasardeux et contre nos principes (on n’en parlera donc pas et on se concentrera plutôt sur la stratégie hold). Avant de passer à l’action, on présente plus loin les bonnes pratiques. Trade Republic et Coinhouse sont nos plateformes préférées pour investir en crypto (notre comparatif des meilleures plateformes d’échanges crypto) :

Coinhouse

Le staking : investir en cryptomonnaie contre des intérêts en crypto

Pour investir en cryptomonnaie, il y a aussi le staking. Encore un terme anglais, navré !

Le principe du staking est de participer à la sécurité du réseau lié à notre crypto en échange d’une rémunération (taux d’intérêt). C’est une forme d’investissement passif avec des taux d’intérêt qui varient. Entre 4 % et 121 % (voire plus) par an en fonction de la crypto “stakée”. Cette rémunération est sous forme de crypto et non en euros. C’est un avantage si notre crypto prend de la valeur.   

Ce n’est pas tout. Les intérêts versés lors de staking sont payés à fréquence hebdomadaire ou quotidienne. En effet, les transactions sur les réseaux de blockchain sont validées chaque seconde. On est donc couramment récompensé pour notre participation à la sécurité du réseau. C’est un fonctionnement différent des livrets A ou fonds euros qui rémunèrent 1 fois par an leur souscripteur.

La plupart des stakings propose de retirer la cryptomonnaie à tout moment. Le temps de retrait peut être instantané ou d’une durée de quelques jours.

Les risques du staking

Le staking n’est pas sans risques. Par exemple, un token peu connu proposant un taux d’intérêt démentiel peut s’avérer difficile à revendre. La baisse de valeur de la crypto choisie est également un risque important au vu de la volatilité du marché. 

Certains stakings imposent une période où vous ne pourrez pas accéder à vos tokens. Combiné à une chute des prix, cela peut avoir un effet dramatique sur votre portefeuille. Il est crucial de se renseigner sur la méthode de staking et le projet du token choisi. 

Enfin, les plateformes de staking sont à risque des hackers. Si votre plateforme est piratée, vos cryptos stakées ne seront pas couvertes et vous perdrez tout. D’où l’importance de faire le bon choix de plateforme pour vos investissements cryptos.

Le saving : investir en cryptomonnaie contre des intérêts en euros

Le saving est également une forme passive d’investissement en cryptomonnaie, avec un fonctionnement proche des livrets A (mais avec risque de perte en capital). Ici il n’est pas question de sécuriser le réseau mais plutôt de placer sa crypto sur un compte épargne et recevoir des intérêts en retour.

Les taux d’intérêt entre staking et saving sont souvent similaires. La différence est que le saving offre un plus large panel de crypto que le staking. Par exemple, on trouve des cryptomonnaies qui ne sont pas disponibles en staking comme le BTC. 

En fonction de la plateforme, l’épargne peut être bloquée pendant une durée fixe (1 mois généralement) et automatiquement renouvelée. En pratique, les intérêts sont distribués chaque jour ou chaque semaine, tout comme le staking.

L’investissement en saving est très attractif lorsqu’on l’utilise avec des stablecoins. C’est une solution qui fait disparaître le risque de perte associée à la volatilité des crypto-monnaies. En pratique, on convertit ses euros en stablecoins, puis on les place en saving. On obtient alors un rendement annuel de 7-10 %.  

Exemple d’un livret A par rapport au saving du stablecoin USDC

On place 10 000 € sur un livret A pour un rendement annuel de 1 %. Notre gain en fin d’année est minuscule et s’élève à 100 €. 

Épargner 10 000 € de USDC pendant 1 an à un taux de 10 % mène à un gain de 1 000 €. C’est un rendement largement supérieur à l’inflation ou aux fonds euros des meilleures assurances vie

Attention, la comparaison s’arrête là. Car contrairement au fonds euro ou au livret A, la préservation du capital n’est pas garantie

Fonctionnement et risques du saving

Pour obtenir ces taux d’intérêts, les plateformes de saving prêtent des dollars à des institutionnels ou des traders. C’est le même principe qu’une banque qui accorde des prêts (consommation, immobilier, entreprise) grâce aux dépôts qu’elle reçoit de ses clients. 

Dans le cas des plateformes de saving, l’emprunteur doit apporter des cryptos comme garantie. Il recevra alors une somme inférieure de moitié à son apport. Cela s’explique par la très forte volatilité des cryptomonnaies. 

Le saving n’est donc pas sans risques. Il est important de choisir une plateforme fiable et sécurisée.

Les taux d’intérêt proposés pourraient évoluer à la baisse à l’avenir. Néanmoins il y a une grande marge avant que les plateformes de saving ne réduisent leurs taux d’intérêt au niveau de ceux proposés par les produits des banques traditionnelles. 

Comment investir en cryptomonnaie ? Les 4 bonnes pratiques

Les cryptomonnaies sont une classe d’actif où la spéculation règne en maître. C’est un marché bien plus volatil que celui des actions.

Sur le marché actions, les journées à +/-3 % sont rares sur les grands indices boursiers (Nasdaq, MSCI World). On a une tendance long terme haussière, ponctuée par un krach (plus de 30 % de baisse) tous les 5-10 ans en moyenne.

Alors que sur le marché des cryptomonnaies, les journées à +/-3% sont la norme et il faut vivre des krachs tous les ans. Même si le cours du Bitcoin a explosé à la hausse ces dernières années, il a fallu traverser des krachs et avoir la force mentale de ne vendre pour profiter de la hausse. D’où la stratégie hold vue précédemment.

Le cours du Bitcoin en dollar (USD) sur ces 5 dernières années (source : Boursorama) :

investir en cryptomonnaie

Cependant, on peut appliquer les mêmes bonnes pratiques de l’investissement en actions, dans la sphère des cryptomonnaies. Celles-ci permettent de réduire nos risques (même si le risque de perte en capital existe toujours) et maximiser nos performances. 

Se fixer un budget d’investissement

Investir en cryptomonnaie nécessite de se fixer des limites. Selon nous, les cryptomonnaies figurent toujours à la pointe de notre pyramide patrimoniale, parmi les actifs atypiques.

Donc pas plus de 5 % de son patrimoine en cryptomonnaies. Le reste étant investi en fonds euro (x % de son patrimoine pour la sécurité), et en actions (y %) et en immobilier (z %) pour aller chercher la performance de ces marchés à long terme.

Pyramide de l'épargne patrimoine Maslow

En commençant petit, pour bien appréhender la volatilité avant d’envisager d’investir davantage. Il faut se fixer une cible et ne pas la dépasser, pour rester cohérent avec son allocation patrimoniale globale. Donc déterminer son allocation patrimoniale est la 1ère chose à faire avant d’investir en cryptomonnaie.

Avis de Nicolas : les marchés financiers et immobiliers ont prouvé leur résilience depuis plus de 100 ans. Alors que le marché des cryptomonnaies est encore jeune (moins de 15 ans, un adolescent fougueux !) Investir en cryptomonnaie nécessite d’être raisonnable et mesuré.

Diversifier les cryptomonnaies

Les cryptos pourraient représenter 5 % maximum d’un patrimoine équilibré. Ce montant peut être alloué à plusieurs projets :

  • 85 % sur Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH) qui dominent le marché ;
  • 10 % sur le top 10 des cryptos ;
  • éventuellement 5 % sur plus spéculatif : plus loin que le top 10, on peut trouver de beaux projets et d’autres plus risqués (viser au moins plus de 10M de volumes transactionnels – liquidités).

Note de Nicolas : pour faire simple, on peut diversifier les cryptomonnaies sous format tracker dans un compte-titres ordinaire (CTO). En pratique, chez Degiro (avis), on trouve les trackers VBTC pour investir sur le Bitcoin et VETH pour investir sur ETH, avec 1 % de frais de gestion annuels. Et chez Saxo Banque sur le CTO : tracker HODL (panier des 5 plus grosses cryptomonnaies, ISIN : CH0445689208), ou HODLX (panier des 10 plus grosses cryptomonnaies, ISIN : CH1135202179). Sinon directement en Bitcoin : Bitcoin Tracker EUR XBT Provider – ETN (SE0007525332) ou Ethereum : Ethereum Tracker EUR XBT Provider – ETN (SE0010296582). Ce sont mes 3 dernières lignes ici sur mon CTO Saxo (capture d’écran de mon espace client) :

Investir en cryptomonnaie en DCA

DCA = Dollar Cost Averaging. Il s’agit d’investir en cryptomonnaie de façon régulière.

Vous l’avez compris, les cryptomonnaies sont très volatiles. C’est un marché encore dans ses prémices et en constant changement. Les hausses et baissent s’enchaînent à une vitesse folle. 

L’humilité est une posture raisonnable face à un environnement difficile à prédire. Comme en bourse, nous préférons lisser notre entrée dans ce marché par des investissements réguliers tous les mois ou trimestres. C’est ce qu’on appelle la méthode du Dollar Cost Averaging (DCA).

Maintenir cette discipline est la réponse simple et efficace à ces questions qui freinent beaucoup d’investisseurs : “Quand dois-je investir ? Est-ce le bon moment pour acheter ? Le bitcoin était à 20 K€ il y a deux ans. Il est à 43 K€ aujourd’hui. Est-ce trop tard pour acheter ?

Sur le long terme, le comportement de l’investisseur est le facteur le plus déterminant de sa réussite. Investir en une fois (lump sum investing) est statistiquement préférable en termes de performance (car marché haussier à long terme). Cependant, le DCA apporte la tranquillité d’esprit nécessaire quand on investit en cryptomonnaie à long terme. 

Cette méthode permet aussi de prendre le recul nécessaire pour des arbitrages si l’on découvre de nouvelles opportunités. C’est le cas avec le marché des cryptos. De la tendance Bitcoin à la transition vers la DeFi, jusqu’à la vague des NFTs en 2021. En pratique, on applique la méthode DCA sur 6-12 mois, afin d’atteindre le budget maximum que l’on s’est fixé sur les cryptos (bonne pratique 1 vue précédemment).

Note de Nicolas : pour investir en DCA en « mode automatique », nous apprécions aussi Bitpanda (plateforme bien régulée par l’Autorité des Marchés Financiers). En pratique, le plan d’épargne Bitpanda permet de programmer un prélèvement mensuel sur carte bancaire pour investir automatiquement tous les mois sur les cryptos de notre choix (ou sur l’indice « Bitpanda Crypto Index » regroupant les 5 / 10 / 25 plus grosses cryptomonnaies). Super pratique, un investissement lazy et en DCA comme on aime !

Garder l’esprit ouvert

Les communautés Twitter ou Discord s’apparentent parfois à des cultes où il est bon de vénérer un projet tout en crucifiant ses concurrents. Mais avoir de fortes convictions est contre-productif lorsque notre discernement en pâtit. Nous sommes face à une technologie qui est encore dans ses prémices.   

Ce graphique de la World bank et crypto.com compare l’évolution du nombre d’utilisateurs des crypto (200 millions  en 2021) à celui d’internet (200 millions en 1998) :

Aujourd’hui, une grande partie de nos transactions quotidiennes sont effectuées en ligne. Le digital est omniprésent. Si les cryptomonnaies suivent la même tendance, nous sommes au début d’une évolution numérique majeure.  

De nouveaux champions vont apparaître dans les années à venir. Notre schéma de l’écosystème présente des pays (blockchains) aux économies grandissantes.

Cela peut se mesurer à travers la valeur totale immobilisée sur la blockchain (Total value locked : TVL). L’Ethereum est un ténor du marché avec une TVL à plus de 140 Milliards de $ (à fin de 2021). Mais en 2021, des « pays » comme Solana, Avalanche ou Terra ont vu leur TVL croître de façon exponentielle. Par exemple, Solana de 180 millions d’euros en mars 2021 à 9,55 milliards d’euros en décembre 2021 !

Au début de l’année 2022, ce sont les blockchains NEAR et FTM qui se démarquent avec une forte croissance.  

L’essence même des blockchains et des technologies open source est la composabilité. Chaque projet s’imbrique l’un sur l’autre comme des légos. Pour l’instant, les cryptomonnaies ne se veulent pas un marché monopolistique à la Winner takes all. Donc il est important de garder l’esprit ouvert en investissant sur ce marché.

La fiscalité des cryptomonnaies : ne pas oublier l’imposition !

Et oui, les gains en cryptomonnaies sont imposables à l’impôt sur le revenu. Sauf si le montant des cessions annuelles est inférieur à 305 € (exonération dans ce cas).

Quel est le fait générateur de plus-value imposable, c’est à dire l’évènement qui déclenche l’imposition ? C’est la vente de cryptomonnaie contre une monnaie « fiat » (euros, dollars…) ou contre des biens et services. Donc un simple échange entre cryptomonnaie ou contre des Stablecoins n’est pas imposable.

Depuis la loi PACTE de 2019, les plus-values imposables sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU, alias flat tax) de 30 %. Et il n’est pas possible d’opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Comment déclarer ses gains en cryptomonnaie ?

Lors de la déclaration des revenus annuels, il faut renseigner le CERFA n°2086 avec le détail des cessions. En pratique, il faut reporter les gains réalisés dans le formulaire 2042C. Plus précisément en case 3AN, c’est à dire cession d’actifs numériques en plus-value (ou en moins-value = 3BN).

Note de Nicolas : la plateforme d’investissement Coinhouse est basée en France, donc il faut déclarer les plus-values s’il y en a, mais il n’y a pas besoin de déclarer le compte annuellement. Notre avis sur Coinhouse. En revanche, si on passe par une plateforme étrangère comme Trade Republic, non seulement il faut déclarer les revenus, mais il faut en plus renseigner le CERFA n°3916 concernant les comptes à l’étranger (même si on n’a pas fait d’achat/vente dans l’année). Plus précisément, les comptes d’actifs numériques sont à déclarer en rubrique « autres renseignements » de ce formulaire.

Coinhouse

Conclusion

Vous connaissez maintenant mieux l’univers des cryptomonnaies, son jargon, les différentes façons d’investir en cryptomonnaie. Et surtout les bonnes pratiques, notamment se fixer une limite, investir régulièrement, diversifier. Comme tout investissement, il faut savoir être mesuré et connaitre les risques.

Pour passer à la pratique et commencer à investir en crypto, nous vous invitons à lire la suite : quelle est la meilleure plateforme pour investir en cryptomonnaie ?

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