Les épargnants sont nombreux à se demander combien investir en assurance vie. Pour ouvrir une assurance vie 100 € suffisent, mais ensuite combien investir ? Pour sécuriser de l’épargne, ou pour investir à long terme, ou pour transmettre… cela dépend !
L’assurance vie est un dispositif d’épargne multisupport (de nombreux investissements possibles au sein d’un contrat d’assurance vie), fiscalement avantageux, et s’adaptant à tout type de projet.
De fait, l’assurance vie est un placement incontournable dans le patrimoine financier des Français. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faut y placer 100 % de son épargne. D’autres dispositifs d’épargne peuvent également trouver leur place dans un patrimoine bien géré.
Pour savoir combien investir en assurance vie, il faut adopter un point de vue global sur sa situation patrimoniale et fiscale. Le montant idéal à placer en assurance vie (en valeur absolue et/ou en pourcentage du patrimoine) est propre à chaque épargnant. Il va dépendre des projets de vie, du niveau des revenus, du temps qui sépare l’épargnant de la retraite, ou plus généralement de son horizon d’investissement.
À défaut de vous fournir une réponse définitive et personnalisée, nous vous rappelons quelques grands principes de l’épargne, permettant de savoir combien investir en assurance vie en fonction de sa situation personnelle.
SOMMAIRE
- Quel capital investir en assurance vie ?
- Combien investir en assurance vie pour sécuriser une épargne de précaution
- Investir en assurance vie à l’occasion d’une rentrée d’argent importante
- Dans quels cas investir hors assurance vie ?
- Investir en actions : assurance vie ou PEA ?
Quel capital investir en assurance vie ?
L’assurance vie est un dispositif d’épargne central dans le patrimoine des Français.
Les encours investis en assurance vie dépassent les 1850 milliards d’euros, loin devant les livrets réglementés. En comparaison, le livret A et le LDDS totalisent à peine plus de 500 milliards d’euros d’encours.
L’assurance vie : le pilier central du patrimoine financier
L’assurance vie est un dispositif d’épargne qui s’adapte à tous les projets :
- sécuriser son épargne à court terme en plaçant sur les meilleurs fonds euros (placement sans risque),
- investir à moyen terme pour concrétiser un gros projet à l’horizon de quelques années (constituer un apport avant achat immobilier, financer un beau voyage, acheter une voiture, aider ses enfants à démarrer dans la vie, etc.),
- valoriser son patrimoine à long terme et/ou préparer sa retraite à long terme en investissant sur des fonds actions et des fonds immobiliers (risqués mais performants à long terme),
- optimiser sa succession.
Une fiscalité avantageuse, à comparer à d’autres enveloppes
L’assurance vie bénéficie d’un cadre fiscal très avantageux. Pour autant, ce n’est pas le seul dispositif d’épargne à bénéficier d’une imposition réduite. L’assurance vie entre en compétition avec d’autres dispositifs d’épargne :
- les livrets réglementés (livret A et LDDS) pour sécuriser un petit capital,
- le plan d’épargne retraite (PER) pour… préparer sa retraite en défiscalisant les versements,
- le plan d’épargne en actions (PEA) pour… investir en actions.
Pour savoir combien investir en assurance vie, il faut donc envisager les cas de figure où les dispositifs d’épargne cités ci-dessus apparaissent comme de meilleures alternatives pour placer tout ou partie de votre épargne.
Avis de Ludovic : investir 100 % de son épargne en assurance vie n’est pas une mauvaise décision. Mais il est parfois possible d’améliorer marginalement le rendement de son épargne et/ou sa fiscalité en tirant parti des autres dispositifs d’épargne. Généralement, une ou plusieurs assurances vie constituent le pilier central du patrimoine financier. Tandis que les autres dispositifs se présentent davantage comme des piliers complémentaires.
Prendre date en assurance vie pour profiter de sa fiscalité avantageuse
Les rachats (par retrait partiel ou total) sur une assurance vie de plus de 8 ans bénéficient d’un abattement sur les plus-values imposables. Cet abattement est de 4 600 euros par an, et il est doublé pour un couple marié ou pacsé (9 200 euros par an).
8 ans, c’est le délai nécessaire entre l’ouverture du contrat et le retrait si on souhaite optimiser fiscalement. Cette information est importante à connaître. Mais on peut sortir de l’assurance vie avant 8 ans.
Exemple concret de l’intérêt de prendre date
Un épargnant ouvre une assurance vie pour “prendre date” avec un premier versement symbolique : 1000 euros. (Pour info, il est possible d’ouvrir une assurance vie en ligne avec des montants encore inférieurs).
6 ans plus tard, l’épargnant reçoit un gros capital : 100 000 euros. Il le place sur son contrat.
3 ans plus tard, l’encours de l’assurance vie est de 110 000 euros (dont 101 000 € de versements et 9 000 euros de gains). L’épargnant décide alors de réaliser un rachat total du contrat pour financer l’achat d’un bien immobilier. La part des plus-values s’élève à 9 000 euros. Comme le contrat a plus de 8 ans, et que l’épargnant est marié, ce dernier bénéficie d’une exonération totale des plus-values (abattement jusqu’à 9 200 euros) à l’occasion de ce rachat.
Grâce à l’abattement, l’épargnant économise un peu plus de 1 150 euros d’impôt (12,80 % x 9 000 €). Seuls les prélèvements sociaux sont collectés (17,2 %).
Note de Ludovic : si cet épargnant avisé a pu bénéficier d’une fiscalité avantageuse à la sortie du contrat, et ce malgré le laps de temps réduit entre le versement du capital et le retrait (3 ans), c’est grâce au fait qu’il avait pris date (ouvert une assurance vie) plusieurs années en amont. Avec cet exemple, vous comprenez pourquoi il est très important de prendre date en assurance vie : bénéficier des avantages fiscaux sur les retraits avec un contrat de plus de 8 ans. Mais attention à bien choisir votre assurance vie : comparatif des meilleures assurances vie.
Combien investir en assurance vie pour sécuriser une épargne de précaution
Pour sécuriser une épargne de précaution, l’épargnant a le choix entre les fonds euros en assurance vie (avec garantie sur le capital placé) et les livrets A et LDDS. Cf notre article : meilleurs placements sans risque.
L’épargne de précaution est un matelas de sécurité permettant de faire face aux imprévus (réparation automobile, remplacement de la chaudière etc.). Cela peut aussi servir à provisionner les dépenses à court terme (par exemple des impôts à venir).
Avec l’assurance vie, l’épargnant peut réaliser des rachats partiels en quelques jours. Ainsi, l’épargne est disponible à tout moment. L’assurance vie peut convenir pour placer l’épargne de précaution.
Quel rendement ?
Pour savoir s’il faut plutôt investir en assurance vie (via les fonds euros) ou sur les livrets, il faut comparer les rendements servis. Ces taux varient d’une année sur l’autre.
Les performances des fonds euros pour l’année N sont communiquées au début de l’année N+1. Généralement, les performances ne varient pas énormément d’une année sur l’autre.
Du côté des livrets réglementés (livret A et LDDS), le rendement est connu en temps réel et peut être ré-évalué plusieurs fois dans l’année.
Avis de Ludovic : depuis 2022, les taux remontent. Et cela s’applique aussi aux rendements des fonds euros, attendus à la hausse ces prochaines années. Le meilleur dispositif pour sécuriser une épargne de précaution change dans le temps. Cela dit, pour de petits montants, les enjeux ne sont pas très importants.
Investir en assurance vie à l’occasion d’une rentrée d’argent importante
Fruit de la vente d’un bien immobilier, produit de cession d’entreprise, héritage ou encore gain aux jeux pour les plus chanceux… les épargnants ont souvent du mal à savoir où et comment investir à l’occasion d’une rentrée d’argent importante.
L’assurance vie s’impose généralement comme le placement de référence pour placer un capital important. Mais la stratégie d’allocation (le choix des fonds sur lesquels investir) varie selon les objectifs de chaque épargnant.
Investir en assurance vie le fruit d’une vente immobilière
À l’occasion d’une grosse rentrée d’argent telle que c’est souvent le cas lors de la revente d’un bien immobilier, l’épargnant s’interroge sur la meilleure façon d’investir ce capital.
Souvent, le capital à investir est très supérieur au plafond des versements sur le livret A et le LDDS. L’assurance vie se présente alors comme le dispositif adéquat pour faire fructifier ce patrimoine financier.
Les projets diffèrent selon chaque épargnant. On peut distinguer 2 cas de figure :
- le fruit de la vente du bien immobilier va servir à financer l’acquisition d’un nouveau bien immobilier (projet court terme),
- le fruit de la vente n’a pas vocation à être mobilisé pour un projet à court terme, il peut être investi à long terme.
L’assurance vie s’adapte à ces 2 cas de figure. C’est le choix des fonds sur lesquels le capital placé au sein de l’assurance vie qui diffère.
L’assurance vie : un placement très utile dans le parcours résidentiel
Vous venez de vendre un bien immobilier et comptez sur le capital encaissé à l’occasion de cette vente pour financer l’achat d’un nouveau bien ? S’il s’agit d’un projet à court terme, il est impératif de sécuriser le capital.
Le compte courant ne rapporte pas d’intérêt. Les livrets réglementés sont plafonnés. Ce sont donc les fonds euros en assurance vie qui s’imposent comme solution de référence pour faire travailler ce capital le temps de concrétiser le futur achat immobilier.
Entre la vente et l’achat d’un nouveau bien immobilier, il peut se passer entre 6 et 18 mois. C’est souvent le temps nécessaire quand, dans le cadre d’une mutation professionnelle, l’épargnant emménage dans une nouvelle région. En sus de la période d’essai, l’épargnant a besoin de temps pour découvrir la région, prendre ses marques, et identifier le secteur (tel quartier ou village) où il souhaite acheter sa nouvelle résidence principale.
Le délai avant un nouvel achat peut être repoussé d’un ou deux ans lorsque l’épargnant doit gonfler son apport immobilier. Notamment quand les conditions de financement se durcissent comme c’est le cas lors de la remontée des taux d’emprunt.
Un capital de 200 000 euros placé en fonds euro à ~2 % permet de générer environ 4 000 euros de revenus sur 12 mois. Ces gains sont loin d’être négligeables. Même sur le court terme, il est très intéressant de faire fructifier son épargne en fonds euro plutôt que de la conserver sur le compte courant !
Note de Ludovic : l’assurance vie doit être ouverte longtemps avant de recevoir le capital, de façon à bénéficier des avantages fiscaux au moment des retraits (voir nos explications plus haut sur l’intérêt de prendre date). Et attention, il faut placer sur une assurance vie sans frais sur versement. Car si vous subissez 4 % de frais sur versement, les frais seront supérieurs aux intérêts perçus sur fonds euro ! Lisez notre article : les meilleurs fonds euros (sans frais sur versement).
Investir sur le long terme
Les épargnants disposant d’un capital important à placer avec l’objectif de valoriser leur patrimoine à long terme peuvent également tirer parti de l’assurance vie.
Dans une optique d’investissement à long terme, l’épargnant a intérêt à diversifier son capital sur des fonds dynamiques. L’assurance vie est un dispositif d’épargne multisupport. Pour dynamiser la performance de son épargne, l’épargnant peut opter pour une allocation équilibrée avec :
- 50 % investis en fonds euro (part sécurisée),
- 50 % investis en fonds actions et/ou fonds immobiliers (part dynamique avec meilleure espérance de performance long terme en contrepartie d’un risque de perte).
Les fonds actions et les fonds immobiliers sont disponibles parmi les unités de compte au sein des assurances vie. Ce sont les classes d’actifs affichant les meilleures performances sur le long terme. Par ailleurs, les actions et l’immobilier offrent une bonne protection contre l’inflation.
En pratique, toutes les assurances vie ne se valent pas en termes de choix de fonds actions et immobiliers. La meilleure assurance vie de notre comparatif propose à la fois un large choix de fonds actions et de fonds immobiliers (SCPI).
Note de Ludovic : l’allocation 50/50 donnée ci-dessus n’est qu’un exemple. Chaque épargnant peut adapter la composition et la nature des fonds de son assurance vie, moduler le niveau de risque en fonction de son tempérament et de son horizon d’investissement.
Optimiser sa succession
Les épargnants peuvent retirer l’argent sur leur assurance vie à tout moment. Mais ils peuvent choisir d’utiliser l’assurance vie comme un outil pour optimiser leur transmission de patrimoine et laisser une partie de l’argent pour leurs héritiers.
Au décès de l’épargnant, le capital présent sur l’assurance vie (ou les assurances vie) est transmis aux bénéficiaires désignés du contrat. Ce capital est soumis à un régime fiscal particulièrement avantageux.
Pour tous les versements effectués avant les 70 ans du souscripteur, chacun des bénéficiaires peut recevoir jusqu’à 152 500 euros sans aucune taxe sur la succession. L’assurance vie est donc un dispositif très intéressant pour optimiser la transmission de son patrimoine.
Dans le cas des versements réalisés après 70 ans, il existe également un abattement, mais ce dernier est beaucoup plus faible (30 500 € pour l’ensemble des bénéficiaires). C’est la raison pour laquelle une succession s’optimise tôt dans la vie.
Pour aller plus loin : notre article sur la fiscalité de l’assurance vie à la succession.
Dans quels cas investir hors assurance vie ?
Investir via une ou plusieurs assurances vie est généralement une stratégie nécessaire et suffisante pour organiser son patrimoine de façon relativement optimale. Au-delà du choix de l’enveloppe, c’est aussi le choix des fonds et la qualité de l’assurance vie qui va être déterminant.
Dans certains cas, l’épargnant peut marginalement optimiser sa stratégie patrimoniale en investissant hors de l’assurance vie.
Se contenter des livrets réglementés pour de petits montants d’épargne
Les livrets réglementés affichent parfois des rendements nets supérieurs à ceux des fonds euros. C’était notamment le cas fin 2022, car la remontée du taux de rémunération des livrets réglementés a été plus rapide que la hausse de rendement servi par les assureurs sur les fonds euros.
En fonction des conditions de taux, les épargnants ayant de petits montants à sécuriser sur le court terme ont parfois intérêt à remplir les livrets avant d’aller sur le fonds euro.
Le livret A et le livret développement durable et solidaire (LDDS) sont respectivement plafonnés à 22 950 euros et 12 000 euros.
Cela dit, même si vous n’avez pas plafonné les versements sur ces 2 livrets, vous avez intérêt à prendre date en assurance vie. Même avec un montant symbolique, sur un ou deux contrats en prévision de rentrées d’argent futures.
Préparer sa retraite : avez-vous intérêt à diversifier votre effort d’épargne sur le PER ?
L’assurance vie est un dispositif intéressant pour préparer sa retraite. Mais il existe un autre dispositif potentiellement attractif pour préparer sa retraite : le plan d’épargne retraite (PER).
Les PER sont souvent commercialisés par les courtiers distribuant des assurances vie. Tout comme les assurances vie, les PER sont également gérés par des assureurs.
Les PER donnent accès à un choix de fonds en tout point semblable à celui des assurances vie. Il est donc possible de décliner la même stratégie d’investissement sur ces 2 dispositifs.
La différence entre le PER et l’assurance vie se situe au niveau de la fiscalité et de la disponibilité du capital.
L’argent placé sur l’assurance vie est disponible à tout moment. Mais ce n’est pas le cas du PER : l’argent est bloqué jusqu’à la retraite (hors cas de déblocage spécifique, comme l’achat de la résidence principale ).
L’avantage fiscal de l’assurance vie se situe à la sortie (abattements sur les plus-values). À l’inverse, l’avantage fiscal clé du PER se situe à l’entrée.
Le PER pour payer moins d’impôt
Le PER est intéressant pour les contribuables souhaitant diminuer leur impôt sur le revenu.
Un contribuable peut faire le choix de verser sur le PER une fraction de l’épargne qu’il accepte de bloquer jusqu’à la retraite. En contrepartie, cela lui permet de déduire les versements sur le PER de son revenu imposable. Par exemple, si on verse 2 000 € sur PER, cela diminue notre revenu imposable de 2 000 € (et donc on paie moins d’impôt sur le revenu).
Cette opération est très intéressante dans le cas où les revenus concernés se situent dans la tranche marginale d’imposition à 30 % et au-dessus (41 et 45 %). Exemple : 2 000 € versés sur PER, en TMI 30 %, c’est 600 € d’impôt en moins. Pour la tranche marginale en-dessous, à 11 %, l’intérêt fiscal des versements déductibles du revenu imposable est moindre.
Cela dit, en sortie de PER, le capital est les plus-values sont imposés. Pour tout comprendre : fonctionnement du PER.
Les encours globaux en PER sont de l’ordre de 50 milliards d’euros. C’est un montant faible dans l’absolu (en comparaison de l’assurance vie) mais en croissance rapide. Le PER est un dispositif d’épargne récent, mis en place en 2019.
Note de Ludovic : le PER est un outil très intéressant pour se constituer une retraite par capitalisation. Malheureusement, trop peu d’épargnants connaissent ce dispositif. Cette méconnaissance s’explique pour 2 raisons : d’une part le dispositif est très récent. D’autre part, il n’est intéressant que pour les actifs avec un taux marginal d’imposition élevé. Près d’un ménage sur 2 ne paie pas d’impôt sur le revenu, cela réduit automatiquement le nombre d’épargnants auquel s’adresse le PER. Contrairement à l’assurance vie qui est un dispositif adapté à tous, jeune ou vieux, modeste ou riche.
Combien investir en assurance vie si on place aussi sur le PER ?
Prenons le cas d’un épargnant qui gagne 70 000 euros par an, avec un taux d’épargne de 20 % (soit 14 000 euros par an à placer).
Les versements sur le PER sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10 % du revenu (ou 10 % du PASS). Donc l’épargnant n’a pas intérêt à verser davantage que 7 000 euros sur son PER.
L’épargnant ne souhaite pas bloquer autant d’argent jusqu’à la retraite, donc il se contente de placer 4 000 euros sur son PER. En pratique, il met en place un versement de 1 000 euros par trimestre. Les versements diminuent le revenu imposable de 4 000 euros. Ils permettent à l’épargnant de diminuer son impôt sur le revenu de 30 % de ce montant (en TMI 30 %), soit 1200 euros d’impôt en moins.
Le reste de sa capacité d’épargne (4 000 € en PER, donc il lui reste 10 000 € à placer par an) peut aller en assurance vie (épargne disponible à tout moment).
Note de Ludovic : le choix d’allouer chaque année 4 000 euros sur le PER et 10 000 euros sur l’assurance vie est un choix propre à l’épargnant de cet exemple. Il n’y a pas de règle spécifique. Cela dépend des objectifs de chaque épargnant, de sa volonté ou non de bloquer de l’épargne jusqu’à la retraite (et si oui, quel montant…). Notre article : assurance vie ou PER.
L’assurance vie : un pilier central du patrimoine, entouré de dispositifs complémentaires facultatifs
En sus du PER, dans une optique d’optimisation de l’impôt sur le revenu, les épargnants peuvent également diversifier leur patrimoine sur des placements tels que les groupements forestiers (GFI), ou réaliser des opérations de défiscalisation ponctuelles avec le Girardin industriel.
L’assurance vie occupe la place de pilier central de l’épargne. Et les autres placements (PER, GFI, Girardin, etc.) viennent en complément pour optimiser fiscalement. Il faut bien dimensionner ce qui est versé sur ces dispositifs complémentaires, pour un montant adéquat pour atteindre l’objectif d’optimisation fiscale fixé (réduire ses impôts d’un certain montant), sans trop verser, le reste de l’épargne peut aller en assurance vie.
Investir en actions : assurance vie ou PEA ?
Pour investir en actions, les épargnants ne pensent pas spontanément à l’assurance vie. Pourtant, c’est un bon dispositif donnant accès à des fonds performants si on choisit une bonne assurance vie. Certains épargnants s’orientent aussi vers le plan d’épargne en actions (PEA).
Le PEA a quelques atouts. Comme l’assurance vie, il permet d’investir sans payer d’impôt tout au long de la phase d’investissement. En effet, les gains ne sont taxés qu’en cas de retrait. De plus, ils bénéficient d’une fiscalité réduite après les 5 ans du PEA : seuls les prélèvements sociaux sont prélevés (17,20 % sur la plus-value).
Mais le PEA a aussi des contraintes notables. Contrairement à l’assurance vie, le PEA n’offre aucun avantage fiscal à la succession. Pour une mère ou un père de famille, il est donc judicieux de privilégier l’assurance vie pour transmettre, ou pour mettre financièrement à l’abri ses enfants en cas d’accident de la vie.
Un autre inconvénient du PEA est qu’il ne s’agit pas d’une enveloppe multisupport. Un épargnant souhaitant diversifier ses placements devra nécessairement investir en assurance vie en complément du PEA, pour placer une partie de ses économies sur des fonds sans risque (notamment les fonds euros).
Enfin, le PEA ne permet pas d’investir dans l’immobilier. L’assurance vie vient combler cette lacune. Les meilleures assurances vie donnent accès à des fonds immobiliers qualitatifs (lire notre article sur les SCPI en assurance vie).
Dans quel cas investir via le PEA plutôt que l’assurance vie ?
Le PEA est intéressant pour les épargnants qui souhaitent investir en actions, et qui ont déjà atteint le montant maximum profitant d’abattement à la succession.
Pour un ménage avec 2 parents et 2 enfants : le montant qui peut être transmis sans taxe à la succession est de 610 000 euros (4 x 152 500 euros). Au-delà, des avantages fiscaux existent mais ils sont moindres.
Pour les petits patrimoines, le PEA ne sera pas pénalisé à la succession dès lors que le patrimoine global est faible. Ainsi, le capital disponible sur le PEA entre dans l’assiette globale taxable à la succession (la “masse successorale”), et il bénéficie des abattements applicables par défaut (100 000 euros en ligne directe de parent à enfant).
Aussi, le PEA est intéressant pour les jeunes épargnants, quand la problématique de la succession est lointaine.
Les avantages du PEA
Le PEA a 2 avantages sur l’assurance vie :
- l’imposition réduite à 17,20 % à la sortie (après les 5 ans du PEA) est sans plafond sur le montant des plus-values,
- le PEA ne supporte pas de frais de gestion (l’assurance vie supporte des frais de gestion annuels).
Concernant le 2ème point, les frais de gestion des unités de compte (fonds actions, fonds immobiliers, etc.) en assurance vie sont de l’ordre de 0,50-0,60 % par an pour les assurances vie en tête de notre comparatif d’assurances vie.
Note de Nicolas : attention à choisir parmi les meilleurs PEA. Sinon, il y aura des droits de garde, des frais d’inactivité et des frais de transaction élevés.
Combien investir en assurance vie si l’épargnant place aussi sur PEA ?
Le PEA ne permet d’investir qu’en actions (et fonds actions), c’est un dispositif non adapté pour sécuriser son épargne.
À l’inverse, l’assurance vie permet de sécuriser tout ou partie de son épargne avec le fonds euro. En sus des fonds actions, l’assurance vie peut également servir pour diversifier en fonds immobiliers.
Un épargnant souhaitant diversifier son épargne avec 1/3 en fonds euro, 1/3 en fonds immobilier et 1/3 en fonds actions pourra ainsi placer 2/3 de son capital en assurance vie (fonds euro et fonds immobilier) et 1/3 sur le PEA en fonds actions.
Dans ce cas de figure, une question se pose : que faire si les actions progressent fortement ? En effet, l’épargnant se retrouve alors dans une situation où son exposition aux actions dépasse son allocation cible de 1/3. Un retrait du PEA implique une imposition des gains (à 17,2 %), ce qui n’est pas l’idéal.
Une solution pour maintenir son allocation cible est d’investir dès le début une partie de sa poche actions via l’assurance vie. De cette façon, si les actions progressent fortement, il est possible de réaliser un arbitrage du fonds actions vers les autres fonds (fonds euro et immobilier). Avec les meilleures assurances vie sont sans fais d’arbitrage.
Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez lire notre article comparatif assurance vie ou PEA.
11 commentaires sur “Combien investir en assurance vie ?”
Bonjour
A quel moment de l’année est il conseillé de clôturer ces deux types de comptes ?
Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour Denis,
“2 types de comptes” : lesquels ?
Veuillez m’excuser : je voulais parler du livret A et du LDDS (ex codevi) ;
Si je n’ai pas besoin de cet argent, vaut-il mieux le placer uniquement en fonds euro ou bien un peu sur un ETF (C) ?
Merci
On peut fermer le livret A et le LDDS quand on veut.
Les intérêts sont calculés au prorata temporis et seront versés au moment de la clôture.
Mais attention, on recommande quand même de conserver une épargne de précaution sur livret A.
Et le reste peut être investi selon votre allocation patrimoniale entre fonds euro, actions (ETF) et immobilier…tout cela est possible au sein d’une bonne assurance vie.
Bonjour,
Merci pour cet article complet (comme tous les autres).
Je pose à nouveau ma question ici, ce sera plus approprié.
J’ai un Livret A et LDDS pleins, vaut-il mieux, selon vous, que je ferme le LDDS puis transfère les fonds vers une assurance vie ou que je garde cette épargne de précaution et que j’approvisionne l’assurance vie au fur et à mesure ?
Sachant que je n’ai pas forcément besoin de cette épargne de précaution dans une futur proche et que mon objectif est plutôt de préparer la retraite (pas tout de suite mais mieux vaut prévoir).
Merci par avance et bonne journée.
Bonjour Hanz,
Livret et LDDS pleins = environ 34 000 €.
Avez-vous besoin d’autant d’épargne de précaution ?
On préconise l’équivalent de 3 mois de dépenses en épargne de précaution (exemple 4 000 € de dépenses par mois dans votre foyer donc 12 000 € à stocker en livret A et/ou LDDS).
Ce qui “déborde” peut être investi selon votre allocation patrimoniale, notamment au sein d’une assurance vie (les meilleures assurances vie). Typiquement pour du long terme, a fortiori pour préparer la retraite.
Merci pour votre réponse !
Cette épargne de précaution n’est en effet pas nécessaire.
Bonne journée.
Bonsoir et merci pour cet article très instructif.
Concernant l’abattement fiscal de 9 200 euros pour un couple. Est-ce valable pour chaque contrat d’assurance-vie (donc 9 2000 X Le nombre de contrat) ou est-ce un montant total englobant tout les contrats du dit couple?
Bonsoir Stéphane,
C’est pour l’ensemble de vos contrats d’assurance vie (sinon ce serait trop beau 😀 ).
Par an.
Et sur la plus-value, pas sur le total sorti.
Par exemple, pour ma part, je fais un rachat d’environ 25 000 € par an (comprenant moins de 9 200 € de plus-value), donc exonération d’impôt sur le revenu.
Bonjour. Avez vous déjà fait un article sur les fonds structurés proposés par certaines assurances vies? Je suis curieux d’avoir votre avis sur ce type de support d’investissement.
Merci d’avance.
Bonjour,
Nous ne sommes globalement pas fans des produits structurés, cf notre avis produits structurés.