Les personnes célibataires (et sans enfants) gagnant confortablement leur vie ont souvent la perception de subir une imposition trop élevée. Une impression qui n’est pas dénuée de fondement. Dès lors, une question se pose : comment payer moins d’impôts quand on est célibataire ? Nous parlons ici d’impôt sur le revenu, ce qui recouvre aussi bien les revenus du travail que les revenus du capital.
Dans le cas d’un couple (2 parts fiscales) avec 2 salaires (voire 1 seul salaire), il est courant que l’un des 2 gagne moins que l’autre. Auquel cas, celui des 2 qui gagne le moins permet de tirer vers le bas le niveau d’imposition globale du foyer. Mais un célibataire gagnant bien sa vie ne bénéficie pas d’un tel mécanisme de compensation.
Un couple avec des enfants bénéficie également d’une imposition réduite grâce au système des parts fiscales. Là encore, un célibataire sans enfant ne bénéfice pas d’un tel mécanisme. Par exemple, un couple qui déclare 90 000 € de revenus avec 2 enfants aura un quotient familial de 30 000 € (3 parts) donc sera en tranche marginale d’imposition (TMI) 30 %. Alors que le célibataire sans enfant qui déclare 90 000 € de revenus (1 part) sera en TMI 41 %. Voyez notre article présentant les 7 étapes du calcul de l’impôt sur le revenu (étape 5 pour le calcul du quotient).
La bonne nouvelle est qu’il existe des dispositifs permettant de payer moins d’impôts. Nous allons ici lister les solutions les plus intéressantes pour permettre aux célibataires d’optimiser leur fiscalité.
Note de Ludovic : je suis célibataire sans enfants, alors j’avais déjà bien creusé la question pour moi-même ! Je vous livre mes conclusions.
SOMMAIRE
- Le niveau d’impôt des célibataires
- Payer moins d’impôt tout en préparant sa retraite avec le PER
- Les dons aux associations
- Faire appel aux services à la personne
- Éviter de gonfler son impôt en investissant sur des placements ne gonflant pas le revenu imposable
- Conclusion
Le niveau d’impôt des célibataires
Le calcul de l’impôt sur le revenu peut se révéler complexe dans les cas où le contribuable bénéficie de multiples sources de revenus et/ou a des personnes à charge ou d’autres spécificités. Dans le cas qui nous intéresse, un célibataire sans enfant (sans personne à charge), la déclaration de revenus peut également se révéler très simple. D’autant plus si les revenus du travail sont la principale (voire unique) source de revenus.
Déterminer le revenu net imposable (RNI)
Prenons le cas d’un salarié célibataire déclarant un revenu imposable de 31 111 euros. Avec seulement des revenus du travail.
Avant de déterminer le niveau d’imposition, un abattement forfaitaire de 10 % est appliqué sur les revenus du travail afin de déterminer le revenu net catégoriel. Donc 31 111 € x 90 % = 28 000 €. Sachez que vous pouvez opter pour l’abattement des frais réels, si cette option vous est favorable.
Ce célibataire n’a pas d’autres sources de revenus (revenus fonciers, revenus de capitaux mobiliers…), donc les 28 000 € correspondent au revenu brut global.
Et dans le cas où le célibataire ne dispose d’aucun abattement ni charges déductibles spécifiques (pensions alimentaires, versements en épargne retraite, invalidité, personnes âgées modestes, etc.), cela équivaut au revenu net imposable. Dans notre exemple, le revenu net imposable (RNI) est donc de 28 000 €.
Calcul de l’impôt sur le revenu
C’est ce RNI qui va être imposé selon le barème progressif. L’impôt sur le revenu est calculé par tranche. Il existe 5 tranches, avec un taux d’imposition croissant (0 %, 11 %, 30 %, 41 %, 45 %). Voyons ci-dessous comment est calculé l’impôt pour un célibataire avec un revenu net imposable de 28 000 € et avec le barème 2023 :
Tranche de revenu net imposable (pour 1 part) | Tranche marginale d'imposition (TMI) | Calcul de l'impôt pour un revenu net imposable de 40 000 € (1 part) |
---|---|---|
Jusqu'à 11 497 € | 0 % | Les 11 497 premiers euros imposés à 0 % = 0 € |
De 11 498 € à 29 315 € | 11 % | (29 315 - 11 498) x 11 % = les 17 817 € suivants sont imposés à 11 % = 1 960 € |
De 29 316 € à 83 823 € | 30 % | De 29 316 € à 40 000 € : les 10 684 € restants sont imposés à 30 % = 3 205 € |
De 83 824 € à 180 294 € | 41 % | 0 € |
Au-delà de 180 294 € | 45 % | 0 € |
Total impôt brut | 0 + 1 960 + 3 205 = 5 165 € |
Dans le cas de ce célibataire déclarant un revenu de 31 111 euros, le revenu net imposable sera de 28 000 euros, et l’impôt à payer en 2023 au titre des revenus perçus en 2022 sera de 1 994 euros.
Dans le cas présent, l’impôt sur le revenu représente presque 1 mois de salaire. Le taux d’imposition moyen est de 6,4 % (1 994 € / 31 111 €). Mais le taux marginal d’imposition (TMI) est de 30 %, car la part du revenu imposable entre 27 478 et 78 570 euros est taxée à 30 %.
De fait, lorsque les revenus augmentent, le taux d’imposition moyen augmente fortement. Pour notre célibataire, chaque euro supplémentaire venant grossir le revenu net imposable est imposé à 30 % (taux marginal)…puis peut atteindre 41 voire 45 % si les revenus atteignent les tranches supérieures.
Un taux d’imposition d’autant plus fort que les revenus augmentent
Admettons que ce valeureux célibataire décroche une belle augmentation de salaire, +20 %, passant de 31 111 euros à 37 333 euros annuels.
Dans le même temps, ses impôts vont presque doubler, passant de 1 994 € à 3 674 € ! Soit une augmentation de l’impôt de 84 % pour une hausse de salaire de 20 % ! L’impôt sur le revenu représente maintenant plus d’un mois de salaire. Gagner 6 k€ de plus lui fait payer presque 2 k€ de plus (mais bien sûr il reste gagnant par rapport à ses collègues qui n’ont pas été augmentés).
Maintenant son taux moyen d’imposition est de 9,8 % (3 674 € / 37 333 €) au lieu de 6,4 %. Mais sa TMI est restée à 30 %.
Explication : avec un revenu net imposable de 33 600 € (37 333 € moins l’abattement forfaire de 10 %), la part du revenu net imposable dans la tranche marginale d’imposition à 30 % (tranche concernant les revenus nets imposables de 27 478 € à 78 570 €) est de 6 122 € (33 600 – 27 478 euros). Soit impôt sur le revenu = 10 777 € x 0 % + 16 701 € x 11 % + 6 122 € x 30 % = 3 674 € d’impôt.
La part des revenus s’inscrivant dans cette tranche (30 %) est beaucoup plus taxée que la part des revenus s’inscrivant dans des tranches inférieures. C’est ce qui explique la forte augmentation de l’imposition globale du célibataire à chaque euro supplémentaire gagné…chaque euro supplémentaire est imposé à la TMI et non au taux moyen.
Et si on prend le cas d’un célibataire gagnant 3 500 € par mois (42 000 € par an) ? L’impôt sur le revenu atteint 4 934 €, soit presque 1 mois et demi de salaire (11,7 % des revenus).
Note de Ludovic : la pilule est parfois difficile à digérer pour certains, le taux moyen d’imposition peut dépasser les 30 % quand on atteint la TMI 45 % ! Ainsi, on comprend pourquoi de nombreux célibataires disposant de revenus confortables cherchent à payer moins d’impôts. Bien sûr, vous n’allez pas chercher un conjoint ni faire des enfants juste pour optimiser fiscalement ! Alors quelles sont les solutions ?
Aller plus loin : lire notre article sur le calcul de l’impôt sur le revenu et les optimisations fiscales possibles.
Payer moins d’impôt tout en préparant sa retraite avec le PER
Le succès n’en démord pas pour le plan d’épargne retraite (PER). Lancé fin 2019, ce dispositif séduit un nombre très large d’épargnants. Plusieurs millions d’épargnants ont souscrit un (ou plusieurs) PER.
Le PER est l’un des dispositifs les plus simples et les plus efficaces à mettre en place pour payer moins d’impôts, que l’on soit célibataire ou non.
1. Simple car la souscription d’un PER peut se faire en ligne en quelques minutes. D’ailleurs, les meilleurs PER du marché sont ceux proposés par des courtiers en ligne. Et la gestion du PER peut être déléguée en optant pour un mode de gestion pilotée.
2. Efficace car le PER répond à un objectif concret et partagé par de nombreux épargnants : préparer sa retraite. Pour atteindre cet objectif, le PER permet d’investir sur un large panel de fonds d’investissement. Les meilleurs PER ont 0 frais sur versement, des frais de gestion ultra-réduits et donnent accès à des fonds d’investissement performants tels que des fonds euros (avec garantie sur le capital investi), des ETF (fonds actions indiciels) ou des SCPI (fonds immobiliers).
Les avantages fiscaux du PER
Les versements sur le PER sont déductibles de votre revenu imposable. Mais il y a une limite : 10 % des revenus de l’année antérieure (ou 10 % du PASS). En sachant qu’il est possible de déduire plus si le plafond des déductions n’a pas été atteint les années antérieures. Pour comprendre : plafonds de versement sur PER.
Le PER est surtout très intéressant pour réduire la part des revenus imposables se situant dans les tranches marginales plus plus élevées (30, 41, 45 %). La défiscalisation sera plus forte.
Exemple d’économie d’impôt sur le revenu pour 1 000 € de versement sur PER :
Versement | Votre tranche marginale d’imposition (TMI) | Gain d’impôt sur le revenu | Effort d’épargne |
---|---|---|---|
1000 € | 0% | 0 € | 1000 € |
1000 € | 11% | 110 € | 890 € |
1000 € | 30% | 300 € | 700 € |
1000 € | 41% | 410 € | 590 € |
1000 € | 45% | 450 € | 550 € |
Bon à savoir
L’épargne placée sur le PER est bloquée jusqu’à la retraite. Mais un déblocage anticipé du PER est possible en cas d’accident de la vie (fin de droits au chômage, faillite, décès du conjoint, décès du titulaire, etc.). Et l’achat d’une résidence principale est un autre motif valable pour débloquer le PER.
Si vous sortez en capital après avoir défiscalisé les versements, privilégiez une sortie fractionnée sur plusieurs années, pour éviter de sortir sur une tranche marginale d’imposition trop élevée. Sinon, l’imposition risque d’être salée. La fiscalité en sortie du PER.
Il est courant qu’une fois marié/pacsé et avec un enfant, les revenus du foyer fiscal s’inscrivent dans une tranche marginale d’imposition plus basse que lorsque que l’épargnant était célibataire. Par exemple, avec un passage de la TMI 30 à 11 %, ou de 41 à 30 %. Auquel cas, débloquer le PER de façon anticipée peut être fiscalement attractif car les versements sont déduits sur la base d’un taux supérieur à celui où ils sont re-fiscalisés à la sortie.
Indépendamment de cette possibilité d’un déblocage anticipé à l’occasion de l’achat de la résidence principale, le PER est très intéressant pour développer plus vite son patrimoine avec une capacité d’épargne fortement dynamisée de la diminution de l’imposition.
Avis de Ludovic : investir via un PER, c’est un peu comme investir à levier avec un coût de financement du crédit nul, où l’État se coupe de l’impôt sur un horizon de temps long (celui qui vous sépare de la retraite). Un dispositif incontournable pour préparer sa retraite !
Les dons aux associations
Les dons aux associations ouvrent droit à des réductions d’impôts.
Ainsi, les dons à des œuvres ou organismes d’intérêt général (philanthropie, éducation, science, défense de l’environnement, certaines associations culturelles, etc.) ouvrent droit à une réduction d’impôt de 66 % du montant donné. Le montant donné doit être reporté dans la case 7UF de la déclaration de revenus.
Les dons aux organismes d’aide aux personnes en difficulté (la Croix-Rouge, le Secours catholique, etc.) ouvrent droit à une réduction d’impôt de 75 % du montant donné. Le montant donné doit être reporté dans la case 7UD de la déclaration de revenus.
Le don aux associations est un moyen intéressant pour soutenir des causes qui vous tiennent à cœur tout en diminuant votre impôt sur le revenu. Mais bien sûr, cela vous coûte plus que cela ne vous rapporte financièrement (mais vous faites une bonne action). Nous avons consacré un article complet au sujet des dons aux associations et réductions d’impôts.
Note de Nicolas : statistiquement, beaucoup de défiscalisations font perdre davantage que ce qu’elles rapportent en réduction d’impôt. C’est le cas notamment de l’investissement immobilier Pinel : par exemple si vous défiscalisez 21 % du prix mais que vous faites une moins-value de 40 %, ce n’est pas intéressant. Donc attention, il faut défiscaliser intelligemment, sinon la perte est supérieure à l’économie d’impôt. Notre article : comment défiscaliser ?
Faire appel aux services à la personne
Femme de ménage, jardinier, petits travaux de bricolage, gardiennage, etc. Ces services occasionnent des dépenses qui ouvrent droit à un crédit d’impôt de 50 % des montants dépensés.
Le plafond annuel de dépenses ouvrant droit à crédit d’impôt est de 12 000 euros. Ce plafond peut être majoré dans certains cas (notamment +1 500 € par enfant à charge).
À défaut de réduire ses impôts tout en développant son patrimoine comme peut le permettre le plan d’épargne retraite mentionné plus haut, faire appel à des services à la personne permet de payer moins d’impôt tout en gagnant du temps (les services apportent du temps libre).
Éviter de gonfler son impôt en investissant sur des placements ne gonflant pas le revenu imposable
L’impôt sur le revenu frappe les revenus du travail, mais aussi les revenus du capital (financier et immobilier). Quand vous déclarez vos revenus chaque année, vous déclarez aussi les revenus du capital et ils sont imposables. Venons-en justement aux dispositifs permettant de développer son patrimoine et ses revenus de l’épargne tout en évitant de gonfler son revenu imposable et ses impôts.
Quand un célibataire gagne bien sa vie, s’il n’optimise pas sa fiscalité, il va payer beaucoup d’impôt sur le revenu. Comme nous l’avons vu plus haut, un salarié avec un revenu annuel de l’ordre de 35 000 euros doit s’acquitter d’un impôt sur le revenu avoisinant un mois de salaire, et cela peut dépasser 3 mois de salaire quand son revenu augmente.
Qui dit revenus confortables, dit fort taux d’épargne. C’est en tout cas ce que les statistiques de l’INSEE nous apprennent. Les ménages les plus aisés affichent des taux d’épargne supérieurs à la moyenne nationale (de l’ordre de 15 %). Ainsi, il n’est pas rare de voir des célibataires avec un taux d’épargne supérieur à 30 %.
Cette épargne, si elle est placée ou investie, va à son tour générer des revenus. Si aucune optimisation fiscale n’est mise en œuvre, ces revenus du patrimoine risquent d’être fiscalisés et alourdir un peu plus encore l’impôt à payer chaque année.
Les placements à éviter
Les livrets bancaires (hors livrets réglementés tels que le livret A et LDDS) sont fiscalisés. Et les intérêts sont imposés par défaut à 30 %, c’est le prélèvement forfaitaire unique (flat tax). Sinon, il y a l’option du barème de l’impôt sur le revenu, favorable pour les TMI 11 % ou 0 %.
Les comptes à terme sont également à éviter. Les gains supportent une imposition identique (flat tax à 30 % ou barème de l’impôt).
Les livrets bancaires et les comptes à termes sont peu rémunérateurs et ne bénéficient d’aucun avantage fiscal. Ils ne sont pas recommandables, même pour un célibataire ne payant pas d’impôt (ou toute autre personne).
Pour investir en immobilier, attention aux revenus fonciers lourdement imposés (à votre TMI + prélèvements sociaux). Alors que l’investissement sous le statut LMNP génère des revenus locatifs bien moins imposés (dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux et non dans la catégorie des revenus fonciers).
Pour investir en bourse, il faut éviter le compte-titres ordinaire (CTO). En effet, les dividendes perçus sur un CTO, ainsi que les plus-values réalisées à l’occasion de la revente d’actions sont imposés à 30 % (flat tax). Il s’agit là encore du régime fiscal par défaut sur les revenus de placements financiers (les revenus de valeurs mobilières).
Pour éviter cette imposition, il faut privilégier le PEA ou l’assurance vie. Ce sont les placements à privilégier pour éviter de gonfler son revenu imposable. Explications.
Payer moins d’impôts avec les dispositifs d’épargne fiscalement optimisés
Cela n’est pas une surprise pour les épargnants avertis, l’assurance vie et le PEA sont les 2 dispositifs d’épargne à privilégier pour développer son patrimoine financier avec exonération d’impôt. Le PER fait figure de dispositif complémentaire pour directement diminuer son impôt.
Il s’agit d’enveloppes capitalisantes. Donc vous pouvez toucher des intérêts, des dividendes et vendre avec plus-value, il n’y aura pas d’impôt sur le revenu tant que l’argent reste au sein de l’enveloppe.
Par exemple, si vous vendez un ETF World avec 1 000 € de plus-value sur CTO, il faudra déclarer le gain l’année prochaine et il y aura 300 € d’imposition. Alors qu’un ETF World vendu sur PEA ou assurance vie n’occasionnera pas d’imposition et la plus-value réalisée n’est pas à déclarer.
Autrement dit, à défaut de vous aider à directement diminuer vos impôts comme le permet le plan d’épargne retraite (PER) évoqué plus haut, l’assurance vie et le PEA vous éviteront d’alourdir votre déclaration d’imposition.
Zoom sur l’assurance vie
L’assurance vie est le placement le plus populaire en France. Les encours investis en assurance vie dépassent les 1 850 milliards d’euros. Ce placement est populaire en raison de sa polyvalence et de ses avantages fiscaux.
1. Polyvalent et souple car on peut réaliser des versements et des retraits à tout moment. Et l’on peut y investir aussi bien sur des fonds sans risque (fonds euro) que des fonds risqués (et plus performants à long terme : fonds actions, fonds immobiliers, etc.) selon ses projets financiers, son horizon d’investissement, etc.
2. Fiscalement avantageux car en sus de la non-imposition des gains réalisés au sein de l’enveloppe, les plus-values matérialisées à l’occasion de retraits sur une assurance vie de plus de 8 ans bénéficient d’un abattement de 4 600 euros par an et par personne.
Pour en savoir davantage, vous pouvez lire notre article sur la fiscalité des rachats en assurance vie.
Note de Ludovic : la fiscalité est la même sur tous les contrats d’assurance vie. Mais la qualité des contrats (en termes de frais et de fonds accessibles) est très hétérogène. En pratique, les meilleures assurances vie sont sans frais sur versement et donnent accès à un large choix de fonds d’investissement. De quoi obtenir une bonne rentabilité. Si vous souhaitez ouvrir une ou plusieurs assurances vie, vous pouvez consulter notre classement des meilleures assurances vie du marché.
Les SCPI en nue-propriété
Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) sont très populaires auprès des épargnants. Les SCPI permettent d’investir dans l’immobilier sans avoir à supporter les inconvénients d’un investisseur immobilier gérant en direct un bien locatif. Ce n’est pas à vous de trouver un bien, l’entretenir, se couvrir contre les risques de loyers impayés, etc.
En tant qu’investisseur, le détenteur de parts de SCPI n’a rien à faire. C’est le gestionnaire de la SCPI (et ses équipes) qui s’occupe de tout. L’investisseur a juste à déclarer ses revenus de SCPI.
Les SCPI délivrent un rendement de l’ordre de 4 à 6 % par an, sous forme de loyers. Ces revenus sont fiscalisés dans la catégorie des revenus fonciers (voir la déclaration des revenus de SCPI). Ce n’est donc pas avantageux pour un célibataire souhaitant payer moins d’impôts.
Mais… la bonne nouvelle est qu’il existe 2 façons d’investir en SCPI sans avoir à alourdir son imposition.
La première solution est d’investir en SCPI via une assurance vie. C’est possible ! Et certaines assurances vie proposent un choix très intéressant de SCPI. Vous pouvez lire notre article sur les SCPI en assurances vie. Ainsi vous bénéficierez de la niche fiscale de l’assurance vie, plutôt que de la lourde imposition des revenus fonciers.
L’autre solution consiste à investir dans des parts de SCPI en nue-propriété. Pour rappel, la pleine propriété d’un actif (immobilier, parts de sociétés, etc.) se compose de la nue-propriété (posséder le pommier) et de l’usufruit (pouvoir en manger les pommes). Il est possible de démembrer temporairement ces 2 composantes. Par exemple sur 5 ans, 10 ans, 15 ans, etc.
L’usufruit correspond aux revenus générés par le bien (loyers, dividendes, intérêts, coupons, etc.) et perçus par l’usufruitier. Tandis que le nue-propriétaire est un propriétaire qui ne perçoit pas les fruits de sa propriété.
En investissant en nue-propriété, l’investisseur se coupe des revenus de la SCPI, donc pas d’impôt sur les revenus. L’intérêt de ce type de montage est que l’on peut acheter les parts en nue-propriété avec une forte décote. La décote dépend de la durée de la nue-propriété, par exemple -12 % sur 4 ans ou -30 % sur 10 ans. L’investisseur peut choisir la durée, et la faire coïncider avec le moment où il aura besoin de revenus complémentaires (par exemple à la retraite, il voudra retrouver la pleine propriété pour percevoir les loyers).
Pour tout savoir si les SCPI et les différents montages, vous pouvez lire notre article sur l’investissement en SCPI.
Conclusion
Vous comprenez maintenant le calcul de l’impôt sur le revenu. L’effet des hausses de revenus sur votre impôt. Comment défiscaliser (PER, dons, services à la personne). Et comment investir et générer des revenus exonérés d’impôt, grâce à l’assurance vie, au PEA, aux SCPI en assurance vie ou en nue-propriété.
Nos articles pour aller plus loin : Comment défiscaliser ? 16 solutions et cas pratique d’optimisation fiscale.
10 commentaires sur “Comment payer moins d’impôts quand on est célibataire ?”
Bonjour,
peut-on transférer un investissement SCPI en direct déjà réalisé, dans une assurance-vie ?
car malheureusement j’ai lu cette article après mon investissement et je suis célibataire…
Bonjour,
Non malheureusement c’est impossible.
Bonjour,
Pourriez-vous expliquer comment racler facilement la part imposable (30%) pour mettre sur le PER?
Encore merci pour votre site de grande qualité et bonne année!
Bonjour Florent,
Il faut estimer son impôt sur le revenu, pour défiscaliser juste ce qu’il faut.
On l’explique ici avec cas pratique : assurance vie ou PER.
Bonjour Nicolas,
Merci beaucoup pour cet article. Cela fait quelques mois que je suis ce site et le contenu est toujours de qualité.
Payer moins d’impôts : c’est le rêve de tous les contribuables. Mais c’est loin d’être facile et j’y vois maintenant plus clair !
Merci cher équidé 🙂
Bonjour à tous,
Ceci constitue ma1ère intervention, pourtant cela fait 2 ans que je parcours votre site en long, en large et en travers. Au début un peu de loin car je suis tombé dessus carrément par hasard et puis au fur et à mesure en étant de + en + accroc.
Je me suis imprimé la très grande majorité des articles (une manie de l’ancienne génération…) en les classant par thématiques.
Mon sentiment sur le site? Je dirai l’ambivalence :
– D’un côté, je suis époustouflé par la qualité et le caractère très concret des articles + par l’honnêteté et la rigueur intellectuelle de Ludovic et Nicolas.
La différence de niveau avec ce que j’ai pu voir ailleurs me semble abyssale et c’est peu de le dire.
– D’un autre côté, je me dis… quel dommage de ne pas avoir reçu cette véritable éducation financière dans mes jeunes années. Avec 200 000 € de patrimoine financier en étant locataire à 54 ans, je pensais naïvement m’être pas trop mal débrouillé…que je suis loin du compte!!! Bon, je ne vais pas me lamenter sur mon sort quand tant d’autres personnes en France et à fortiori ailleurs dans le monde sont tellement + mal lotis que le cas de ma petite situation personnelle. En somme, je préfère me dire que d’ici la retraite il me reste une dizaine d’années pour corriger le tir ce que je vais dorénavant essayer de m’employer à faire. Certes, il me sera difficile de réaliser le rêve de beaucoup dont Nicolas à savoir s’arrêter de travailler (capitaine dans l’armée à l’époque si j’ai bien mémorisé ce que j’ai écouté dans certains podcasts) afin de vivre à 100% de sa passion de toujours…mais je vais me rabattre sur l’objectif d’être en mesure de vivre décemment quand je partirai en retraite.
Concernant cet article, je rentre pile poil dans l’exemple de Ludovic du célibataire ayant un revenu imposable de environ 31 000 € (hors revenus mobiliers). Dans la liste des placements à éviter, je me pose la question concernant le PEL dont je commence à douter de la pertinence. J’en possède un vieux avec 93 000 dessus (mauvaise répartition de mon allocation patrimoniale…je sais maintenant!) , certes au meilleur taux (ouvert en 2002) mais je trouve que ses qualités semblent s’atténuer :
– ce n’est plus vraiment un rempart contre l’inflation élevée
– il gonfle significativement mon revenu imposable et donc mon IRPP à payer
– il a au surplus des dommages collatéraux car en étant locataire il augmente sérieusement le supplément de loyer de solidarité à cause justement du gonflement du revenu imposable.
De façon générale, est-ce que vous l’ajouteriez dans votre liste des placements à éviter ou est-ce exagéré?
Bien à vous.
Bonjour,
Merci pour votre agréable retour !
Bientôt vous n’aurez peut-être plus besoin d’imprimer nos articles, car nous comptons publier un livre en 2023 🙂
Oui c’est bien cela, j’étais capitaine au ministère des armées dans une autre vie 🙂
La comparaison est toujours douloureuse, car il y a toujours plus riche !
Avec 200 k€ de capital + la pension de retraite à venir, vous pouvez déjà être serein.
Les PEL récents ne présentent guère d’intérêt selon nous : rendement de 1 % brut soit 0,70 % net.
Mais les PEL ancienne génération (2002) sont rémunérés à 3,27 % brut, soit environ 2,30 % net.
C’est mieux, même si faible par rapport à l’inflation.
Notre article : fonctionnement du PEL.
Il faudrait que vous sachiez à quel point il gonfle votre loyer (à cause de la hausse de revenu imposable), pour calculer son rendement net net.
Si c’est trop faible, la somme peut être ventilée sur livret A et LDDS et investissements selon votre allocation patrimoniale.
Si vous êtes éligible au LEP (livret épargne populaire), c’est ce qu’il y a de mieux en épargne sécurisée : rendement 4,60 % net.
Mais plafonné à 7 700 €.
Notre article : livrets d’épargne.
Vous pourriez envisager l’achat de votre résidence principale aussi : acheter ou louer. Mais l’intérêt est moindre si vous avez un logement social avec faible loyer.
Bonjour Nicolas,
Merci pour la promptitude de la réponse, je pense que beaucoup d’internautes apprécient cette pratique du site même si chacun comprend bien que c’est loin d’être aisé tout le temps.
Oui, je vais étudier le rendement net net de mon PEL après impact du gonflement de mon loyer…surtout si le livret A et le LDDS passent de 2 à 3% au 01/02/2023 comme il en est fortement question. Le LEP passerait lui de 4,6 à 6% mais je ne suis pas éligible.
Maintenant et sauf erreur de ma part, tout retrait sur le PEL entraîne sa clôture donc c’est un vrai choix stratégique vu que cela constitue environ 46% de mon allocation patrimoniale actuelle. Il y a 2 ans, cela m’aurait effrayé et rebuté mais mentalement je suis prêt à franchir le cap en cas de validation mathématique évoqué ci-dessus.
Enfn, oui j’avais omis de préciser que j’étais locataire en HLM mais vous l’avez parfaitement deviné ce qui ne me surprend nullement. Effectivement, mon loyer est plutôt relativement faible dans un T2 bien situé, bien isolé et à proximité immédiate de tous les services/de mon lieu de travail ce qui est non négligeable vu que je n’ai pas de voiture (choix délibéré).
De plus, à 54 ans tout crédit risque d’être + pénalisant même si mon endettement actuel est nul. Comme vous l’avez mentionné dans une de vos dernières réponses sur ce site à propos de la problématique de l’endettement, on est financièrement gagnant avec l’effet de levier mais mentalement cela peut être parfois + compliqué…et je figure encore dans cette 2 ème catégorie!
Il y a aussi l’épineuse question du dérèglement climatique en cours qui entraînera de nombreuses perturbations et adaptations dans le secteur du logement donc pour ma part je préfère attendre d’y voir + clair avant de me lancer dans l’achat de ma résidence principale…sans oublier le paramètre du choix de la région/ville en fonction justement des conditions de vie climatiques prévisionnelles en 2030, 2040 …
Bonjour Valerman,
Je vois que tout est bien réfléchi, je pense que vous saurez prendre les bonnes décisions 🙂
J’avais aussi un PEL bien garni il y a quelques années, la génération à 2,50 %.
J’ai fait le choix de le fermer.
Mais c’est parce qu’il n’avait plus de sens avec mon allocation patrimoniale et j’ai pu optimiser en profitant de la prime car achat de résidence principale.
Pour profiter du levier du crédit, il y a d’autres solutions que la résidence principale aussi et avec des sommes plus faibles : comment investir dans l’immobilier.
Je comprends bien, j’ai aussi longtemps profité d’un bon appartement bien placé avec faible loyer; et je n’ai pas de voiture depuis plus de 10 ans 🙂