PEA actions internationales : stratégie pour diversifier son portefeuille

Investir en actions internationales avec son PEA ? Oui, c’est possible grâce aux trackers (ETF)… et fortement recommandé !

Pour rappel, avec un plan d’épargne en actions (PEA), les gains sont exonérés au titre de l’impôt sur le revenu (et même les gains retirés du PEA si le PEA a plus de 5 ans !). En échange, l’État impose une règle simple : flécher l’épargne vers les actions européennes (carotte fiscale contre patriotisme économique).

💡 En réalité, on peut aussi viser le reste du monde ! La clé : un petit tour de passe-passe financier avec les ETF indiciels à réplication synthétique.

Imaginé par les “filousophes” de la finance, l’ETF détient des actions européennes (pour cocher les cases réglementaires), mais échange leur performance contre celle d’un autre panier d’actions non européennes. En clair : dans les faits tout est européen, mais sur la papier on bénéficie de la performance d’un indice international (ex. MSCI World ou S&P 500).

📌 Exemples concrets d’ETF indiciels d’actions internationales éligibles au PEA :

• Amundi PEA Monde (DCAM) et iShares MSCI World Swap (WPEA) : exposition aux 1 300 plus grandes entreprises mondiales (hors BRICS+).
• Amundi PEA MSCI Emerging Markets ESG Leaders (PAEEM) : accès aux 450 principales entreprises des marchés émergents (sélectionnées selon des critères ESG).

Note de Louis : le PEA est né en 1992, à la même époque que les premiers ETF en Amérique. Ces derniers n’ont toutefois fait leur entrée en Europe qu’au début des années 2000 (qu’ils soient physiques ou synthétiques). Leur mécanique ne date donc pas d’hier… et elle a depuis largement fait ses preuves !

SOMMAIRE

• PEA actions internationales monde, US, émergents : possible ? Tableau récap
• Quelles actions étrangères sont éligibles au PEA (anglaises, suisses, norvégiennes…) ?
• Contrat swap et ETF synthétique : explication et cas concret
• PEA et actions internationales : notre avis sur la stratégie à adopter

PEA actions internationales monde, US, émergents : possible ? Tableau récap

🎯 Oui, on peut investir dans le monde entier dans un PEA grâce aux ETF UCITS à réplication synthétique (via contrat swap) éligibles PEA. L’ETF conserve une exposition « formelle » à des titres européens pour cocher les critères réglementaires du PEA, tout en échangeant sa performance contre celle d’un indice non européen.

➡️ Voici notre sélection des principaux ETF PEA actions internationales :

💡 Finalement, malgré son ADN « européen », le PEA permet via des ETF une vraie diversification internationale (Monde, US, émergents), tout en conservant la fiscalité avantageuse de l’enveloppe.

Note de Louis : il est essentiel de bien choisir ses ETF (il en existe des centaines) : indice suivi, frais, encours, écart de suivi… la liste ci-dessus est une bonne base. Tout en veillant à leur cohérence avec votre allocation patrimoniale globale. Et avant tout, il faut ouvrir un bon PEA (peu de frais et accès aux ETF) : les meilleurs PEA.

Quelles actions étrangères sont éligibles au PEA (anglaises, suisses, norvégiennes…) ?

📜 Règle d’or : dans un PEA, on peut loger des actions de sociétés dont le siège est situé dans l’Union européenne (UE) ou l’Espace économique européen (EEE), ainsi que des fonds/ETF UCITS investis à au moins 75 % en actions de ces sociétés. C’est ce cadre qui fait la différence entre ce qui est éligible… et ce qui ne l’est pas.

➡️ Pour les épargnants qui ne veulent pas investir en ETF, voici quelques exemples d’actions (titres vifs) internationales éligibles au PEA :

Zone géographique	Éligibilité au PEA (actions en direct)	Commentaire	Exemples d’entreprises
Pays de l’UE	Oui	Siège social dans un pays membre	LVMH (FR), SAP (DE), ASML (NL)
Norvège, Islande, Liechtenstein	Oui	Membres de l’EEE	Equinor, Telenor (NO)
Royaume-Uni	Non	Plus dans l’UE/EEE depuis le Brexit	Unilever, HSBC
Suisse	Non	Hors UE et hors EEE	Nestlé, Roche, Novartis

💡 Cela dit, le stock-picking (choisir soi-même ses actions plutôt que d’investir en ETF) demande du temps, des compétences et une vraie discipline : diversifier sur 15–30 lignes, analyser les bilans et les résultats, suivre les publications, arbitrer, etc.

➡️ Pour la plupart d’entre nous, les ETF indiciels restent l’option la plus simple et robuste pour s’exposer aux marchés étrangers dans un PEA.

Contrat swap et ETF synthétique : explication et cas concret

Pour qu’un ETF soit éligible au PEA, il doit investir au moins 75 % dans des actions européennes (entreprises dont le siège est dans l’UE ou l’EEE). Mais ça veut aussi dire que le gestionnaire a 25 % de marge de manœuvre pour loger autre chose dans l’ETF.

Comment fonctionne un ETF synthétique avec contrat de swap ?

🔄 Un ETF synthétique ne va pas acheter directement toutes les actions de l’indice. Il va plutôt construire un panier conforme au PEA (donc largement européen), puis échanger sa performance contre celle de l’indice cible via un contrat appelé swap :

• 1. Constitution du panier : l’ETF détient un portefeuille de titres (au moins 75 % d’actions éligibles au PEA).
• 2. Échange via swap : l’ETF conclut un total return swap avec une ou plusieurs banques. Il “donne” la performance de son panier contre celle de l’indice mondial visé (ex. MSCI World, S&P 500, Nasdaq 100…).
• 3. Résultat pour nous, épargnants : notre ETF suit l’indice visé tout en restant fiscalement logé dans le PEA.

Note de Louis : le risque de contrepartie (si la banque du swap fait défaut) est réel mais encadré : réglementation UCITS, collatéral, appels de marge. En cas de souci, l’ETF garde son panier européen (il peut y avoir un écart temporaire de performance, puis le swap est réouvert avec une autre banque).

Cas concret : l’ETF Amundi PEA Monde (DCAM)

🔍 L’ETF Amundi PEA Monde (DCAM) vise à répliquer la performance de l’indice MSCI World, soit plus de 1 300 entreprises (dont ~70 % américaines). Pour un ETF à réplication physique complète, cela impliquerait d’acheter ces 1 300 titres… un à un.

➡️ En réalité, l’ETF DCAM ne détient qu’un panier de 37 actions (au 18/08/2025), dont :

• 85 % d’actions éligibles PEA (UE/EEE) : Airbus, ASML, Prosus, SAP, Stellantis, Siemens, Allianz, Pandora, Nordea Bank, Huhtamaki, etc.
• 15 % d’actions non éligibles (USA) : Tesla, Nvidia, Amazon, Meta, Dollar Tree, Analog Devices, Intuit et Broadcom.

Cette composition respecte donc les règles PEA (moins de 25 % d’actions non européennes) et donne à l’ETF la légitimité d’échanger cette performance via un swap contre celle du MSCI World. Résultat : on a un ETF éligible PEA… qui suit un indice mondial.

Note de Louis : la réplication synthétique via swap est l’outil qui nous permet d’ouvrir notre PEA à l’international sans trahir ses règles européennes. Un peu plus complexe qu’un ETF physique (mais toujours achetable en 1 clic pour les épargnants que nous sommes), certes, mais très efficace quand on comprend les bases : coût, suivi, contrepartie. Cela dit, nul besoin de comprendre cette ingénierie financière pour investir en actions internationales en PEA, nous expliquons simplement en pratique ici : investir en ETF.

PEA et actions internationales : notre avis sur la stratégie à adopter

🇪🇺 Le plan d’épargne en actions (PEA) est une enveloppe fiscale taillée sur mesure pour les actions européennes. C’est un “compte-titres extraordinaire” disponible uniquement aux résidents fiscaux français, par opposition au compte-titres “ordinaire” (CTO).

Il est “extraordinaire”, car dans le PEA, les dividendes reçus et plus-values réalisées sont exonérés d’impôt. La fiscalité ne se déclenche qu’au retrait du PEA, et si on retire d’un PEA âgé de plus de 5 ans, il y a aussi exonération d’impôt (seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus). Autrement dit, l’État nous offre un véritable cadeau fiscal pour orienter notre épargne vers le financement des entreprises européennes.

Les ETF à réplication synthétique (contrat swap)

💡 Mais il existe une astuce : grâce aux ETF synthétiques (via contrats swap), on peut profiter du meilleur des deux mondes :

• D’un côté, l’argent reste fléché vers des actifs européens (ce qui garantit l’éligibilité au PEA et fait monter les cours de bourse des actions européennes).
• De l’autre, on capte la performance d’indices mondiaux (MSCI World, S&P 500, Nasdaq-100, Russell 2000, Topix, MSCI EM Asia ESG Leaders, etc.).

Résultat : un PEA qui sur le papier semble limité à l’Europe… mais qui s’ouvre en pratique à la planète entière.

Quel est le meilleur ETF actions internationales éligible au PEA ?

🌎 Pour la majorité des épargnants, un ETF Monde éligible au PEA (ex. Amundi DCAM ou iShares WPEA) est un excellent point de départ pour investir en bourse.

En une seule ligne, on s’expose à plus de 1 300 entreprises (dont ~70 % américaines). On couvre ainsi plus de 80 % de la capitalisation boursière mondiale. C’est notre “fondation” d’allocation long terme.

Penser allocation globale : au-delà du PEA actions internationales

Attention toutefois : même les meilleurs PEA donnent accès uniquement à ~170 ETF actions et ils sont plafonnés à 150 000 € de versements. Un PEA ne peut donc pas couvrir à lui seul une allocation patrimoniale complète. Il faut donc penser stratégie multi-courtiers/enveloppes/placements, en fonction de son profil :

• 1️⃣ Sélectionner les bonnes enveloppes (le cadre juridique) : assurance vie française, assurance vie luxembourgeoise, plan d’épargne retraite (PER), plan d’épargne en actions (PEA), compte-titres ordinaire (CTO), contrat de capitalisation…
• 2️⃣ Choisir les bons courtiers (l’intermédiaire) : que ce soit Linxea, Assurancevie.com, Corum, Interactive Brokers ou encore BoursoBank, le choix de l’intermédiaire est un point de départ stratégique.
• 3️⃣ Choisir les meilleurs placements (là où se crée la valeur) : on peut s’orienter vers les trackers (ETF), fonds clean share, actions à fort dividende, ou encore des supports immobiliers comme les SCPI, OPCI, SCI, ou des investissements alternatifs comme le private equity, or ou bitcoin, etc.

Libre, pilotée ou conseillée : quelle gestion pour bien investir ?

🧭 Une question clé : qui pilote le navire ? Et là, on a trois options : faire tout soi-même, déléguer partiellement, ou avancer en binôme avec un conseiller. Chaque mode de gestion a ses avantages… et ses limites :

• Gestion libre : on est 100 % autonome, aux commandes de l’allocation, des arbitrages, des versements. C’est l’option la plus économique… mais aussi la plus exigeante. Idéale si on a le temps, les compétences et l’envie de se former.
• Gestion pilotée : on délègue la gestion d’un contrat à un professionnel selon un profil (prudent, équilibré, dynamique, etc.). C’est simple, automatisé… mais standardisé. On n’a pas de stratégie patrimoniale globale, juste un contrat grand public en automatique (idéalement les meilleures assurances vie en gestion pilotée).
• Gestion conseillée : c’est le juste milieu. On garde la main, mais on est accompagné pour faire les bons choix. Le conseiller élabore une stratégie personnalisée (fiscale, financière, patrimoniale), en lien avec nos objectifs. Parfait pour investir efficacement sans être seul face à ses décisions.

Chez ADI, on préfère la gestion libre quand on est bien formé, ou la gestion conseillée pour profiter d’un vrai accompagnement stratégique.