Vous êtes un épargnant en quête d’investissements vraiment écologiques ? Vous êtes au bon endroit. Dans la jungle des placements, difficile de démêler le vrai du faux. Quels sont les placements réellement verts ? Dans quoi votre argent est-il réellement investi ? Comment éviter le greenwashing ?
📌 En bref, les meilleurs placements verts sont les fonds d’investissement labellisés Greenfin et classés « Article 9 » (SFDR). Ils permettent d’investir dans les sociétés (et de prêter aux États et entreprises) qui mettent en place des stratégies pour :
- réduire la consommation d’énergie et d’eau ;
- optimiser le recyclage des déchets ;
- réduire les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, etc.) ;
- limiter le dérèglement climatique et l’impact des projets sur la biodiversité ;
- etc.
👉 Les meilleurs placements verts (en fonds euro, obligations, actions, ou immobilier) sont accessibles dans les meilleurs comptes-titres ordinaires (CTO) et les meilleures assurances vie (au cas par cas) en gestion libre. Toutefois, si vous souhaitez être accompagné par des professionnels, vous pouvez faire appel à la gestion pilotée (ex. Goodvest) ou à la gestion conseillée (ex. Prosper Conseil).
Note de Louis : le plan d’épargne en actions (PEA) n’est pas idéal, car il permet uniquement de posséder des actions européennes (que ce soit avec des ETF à réplication physique ou synthétique).
Cependant, quelques nuances sont à prendre à compte et vous devez vous forger votre propre avis. Sans langue de bois, voyons en détail quels sont les meilleurs placements verts et ce qu’ils financent réellement.
SOMMAIRE
- Les meilleurs placements verts en actions : tableau récapitulatif
- Les meilleurs placements verts en fonds euro et obligations : tableau récapitulatif
- Les meilleurs placements verts en immobilier : tableau récapitulatif
- Piliers de la durabilité : les critères ESG
- La règlementation européenne : CSRD, SFDR et Taxonomie
- Les labels de la finance verte, responsable et solidaire
- Quid de la performance des meilleurs placements verts ?
- Notre avis sur les placements financiers et immobiliers verts
Les meilleurs placements verts en actions : tableau récapitulatif
Selon nous, les meilleurs placements en actions (tous critères confondus) sont les trackers (ETF), car ils ont les frais les plus compétitifs et les meilleures performances nettes de frais. Et parmi ces fonds indiciels, les meilleurs placements verts sont des ETF ESG labellisés ISR et classés « Article 8 » (SFDR).
👉 Voici la liste de ces fonds actions verts et dans quels contrats d’assurance vie on les trouve :
Nom du fonds – ISIN | Géographie | Label | SFDR | PEA | Assurances vie |
---|---|---|---|---|---|
Amundi MSCI World SRI Climate Net Zero Ambition PAB – IE000Y77LGG9 | Monde (hors pays émergents) | ISR | Article 8 | ❌ | Lucya Cardif Linxea Spirit 2 |
iShares MSCI World SRI – IE00BYX2JD69 | Monde (hors pays émergents) | ISR | Article 8 | ❌ | Boursorama Vie |
Amundi MSCI USA SRI Climate Net Zero Ambition PAB – IE000R85HL30 | États-Unis | ISR | Article 8 | ❌ | Linxea Spirit 2 |
Amundi Index MSCI EMU SRI PAB – LU2109787635 | Europe | ISR | Article 8 | ✅ | Lucya Cardif |
Amundi MSCI Japan ESG Climate Net Zero Ambition CTB – LU1602144732 | Japon | – | Article 8 | ❌ | Linxea Spirit 2 |
Amundi Index MSCI Emerging Markets SRI PAB – LU1861138961 | Pays émergents | ISR | Article 8 | ❌ | Lucya Cardif Linxea Spirit 2 Boursorama Vie |
Avis de Nicolas : en pratique, pour investir en actions vertes, nous préférons « ratisser large » via un fonds monde ETF World. Donc les 2 premiers ETF de notre tableau ci-dessus. Et plus particulièrement le premier (référence IE000Y77LGG9), accessible sur nos 2 assurances vie préférées (moins de frais et plus de choix de fonds) : Linxea Spirit 2 et Lucya Cardif. Lisez notre avis Linxea Spirit 2 et notre avis Lucya Cardif. C’est également possible sur quelques plans épargne retraite, au sein des meilleurs PER ISR (verts).
Les ETF actions thématiques
Vous pouvez également investir dans des ETF avec une thématique précise comme :
- l’eau (Amundi MSCI Water ESG Screened ETF – FR0010527275) ;
- ou les énergies renouvelables (Amundi MSCI New Energy ESG Screened ETF – FR0010524777).
En tant que tel, un fonds thématique (eau, santé, éducation, vieillissement des populations, etc.) ne participe pas forcément en lui-même à la finance durable. Ainsi, vérifiez bien que le fonds adopte une gestion orientée ISR avec des critères ESG (environnement, social et gouvernance).
Note de Louis : « Houston, we have a problem ». Je n’ai malheureusement pas trouvé de trackers (ETF) actions Greenfin et « Article 9 ». Mais uniquement des fonds actifs avec des frais de gestion élevés (~ 2 %) comme Mandarine Global Transition.
Les meilleurs placements verts en fonds euro et obligations : tableau récapitulatif
Selon nous, les meilleurs placements obligataires (tout critère confondu) sont les fonds euros et les trackers (ETF). Et parmi ces fonds, les meilleurs placements verts sont labellisés Greenfin et classés « Article 9 » (SFDR).
Nom du fonds – ISIN | Label | SFDR | Assurances vie |
---|---|---|---|
Fonds euro Objectif Climat | Greenfin | Article 9 | Linxea Spirit 2 |
Amundi Global Aggregate Green Bond (ETF) – LU1563454310 | Greenfin | Article 8 | Linxea Spirit 2 |
Amundi Euro Government Green Bond (ETF) – LU2356220926 | Greenfin | Article 9 | Bourse Direct Horizon |
En principe, les émetteurs d’obligations vertes doivent utiliser les fonds pour investir dans des projets verts. De plus, ils sont fortement incités à respecter les Green-Bond-Principles : évaluer, sélectionner les projets et faire un reporting pendant la durée de vie des obligations. Les obligations vertes obtiennent ainsi plus facilement le label Greenfin et le classement « Article 9 » que les actions.
Avis de Nicolas : si vous souhaitez un placement vert sans risque de perte en capital, il n’y a que le fonds euro. Et plus particulièrement le fonds euro Objectif Climat de l’assureur Spirica, disponible sur l’assurance vie Linxea Spirit 2 (seul fonds euro vert du marché). Alors que les autres investissements verts (actions, obligations, immobilier) présentent un risque de perte en capital.
Note de Louis : les obligations vertes ont souvent des maturités plus longues que les obligations classiques. Par conséquent, les variations de taux d’intérêt des banques centrales ont plus d’impact sur les prix des placements en obligations vertes (duration).
Les meilleurs placements verts en immobilier : tableau récapitulatif
Selon nous, les fonds immobiliers pierre-papier (tous critères confondus) sont les meilleurs investissements immobiliers nets de charge mentale. Et parmi la pierre-papier, les meilleurs placements verts sont les SCPI et SCI labellisées ISR et « Article 9 » (SFDR).
Label | SFDR | En direct | En assurance vie | |
---|---|---|---|---|
SCPI Iroko Zen | ISR | Article 8 | ✅ | – |
SCPI Remake Live | ISR | Article 8 | ✅ | Linxea Spirit 2 |
SCPI Novaxia Neo | ISR | Article 9 | ✅ | – |
SC Novaxia R | ISR et Finansol | Article 9 | ❌ | Linxea Spirit 2 |
SC Pierre Impact | ISR et Finansol | Article 9 | ❌ | Linxea Spirit 2 Lucya Cardif |
SCPI Primovie | ISR | Article 9 | ✅ | Linxea Spirit 2 Lucya Cardif |
SCPI PFO 2 | ISR | Article 9 | ✅ | Linxea Spirit 2 Lucya Cardif |
Chaque SCPI communique sur son site internet son reporting ESG annuel et les actions concrètes mises en place avec 4 indicateurs obligatoires : performance énergétique, émissions de gaz à effet de serre, mobilité ou santé et confort des occupants, et gestion de la chaîne d’approvisionnement (ex. travaux avec des clauses ESG).
Avis de Nicolas : finalement, en récapitulant ces 3 tableaux, l’assurance vie Linxea Spirit 2 est la plus complète pour investir en diversifiant son patrimoine dans les meilleurs placements verts. En effet, sur le même contrat, on peut investir en fonds euro vert, en ETF monde actions vertes, en ETF monde obligations vertes et en SCPI et SCI vertes. Et l’assurance vie Lucya Cardif en complément (mais sans fonds euro vert).
Piliers de la durabilité : les critères ESG
Les fondements de la finance durable se basent sur les piliers ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Ils permettent d’évaluer comment les acteurs économiques intègrent dans leur stratégie les préoccupations liées au développement durable et aux enjeux à long terme. Quelques exemples (liste non-exhaustive) :
- 🌍 Évaluer l’impact environnemental (E) : les émissions de CO2, la consommation d’électricité et le recyclage des déchets.
- 🤝 Évaluer les aspects sociaux (S) : la qualité du dialogue social, l’emploi des personnes handicapées et la formation des salariés.
- ⚖️ Évaluer les aspects de gouvernance (G) : la transparence de la rémunération des dirigeants, la lutte contre la corruption et la diversité au sein des conseils d’administration.
Ce sont également les piliers de référence pour l’établissement de la règlementation européenne.
La règlementation européenne : CSRD, SFDR et Taxonomie
La Commission européenne a fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 (Pacte vert ou Green Deal). Ainsi, les pays de l’Union Européenne sont les plus avancés sur le domaine de la finance durable (verte, responsable et solidaire).
Au niveau réglementaire, tout commence avec les 50 000 plus importantes entreprises qui exercent une activité au sein de l’Union européenne. Le règlement CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) leur impose de publier un reporting extra-financier (ESG) de leurs activités sur la base d’un référentiel commun pour harmoniser la communication des entreprises.
Grâce à ces informations et aux agences de notation extra-financière, les acteurs de la finance peuvent construire des fonds d’investissement avec les « bons élèves ». C’est là que le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) intervient.
Note de Louis : quant à la taxonomie verte, elle vient compléter et harmoniser les informations des règlements CSRD et SFDR avec la classification des activités économiques véritablement durables : (1) atténuation et (2) adaptation au dérèglement climatique, (3) utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines, (4) prévention et contrôle de la pollution, (5) transition vers une économie circulaire et (6) protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
Les meilleurs placements verts selon le règlement « Disclosure » ou SFDR
Le règlement SFDR, aussi appelé « Disclosure », contraint les acteurs financiers de l’Union européenne (ex. BlackRock, Amundi et Natixis) à rendre publics les critères de durabilité retenus dans leur politique d’investissement. En pratique, les sociétés de gestion doivent obligatoirement catégoriser leur fonds dans une des catégories SFDR :
- ❌ Article 6 : tous les placements « classiques ». Ni les critères ESG, ni les objectifs durables ne sont intégrés dans la stratégie des fonds. Mais ils doivent faire preuve de transparence sur le sujet (règle « comply or explain« ).
- ✔️ Article 8 : les fonds prennent en compte les critères ESG mais sans objectif concret (obligation de moyens).
- ✅ Article 9 : les fonds ont un objectif d’investissement durable concret. Par exemple, la réduction des émissions de CO₂ de x % par rapport à l’indice de référence.
En pratique, la grande majorité des fonds sont classés « Article 6 » par défaut ou « Article 8 » s’ils intègrent des critères ESG dans la sélection de leurs investissements. Et rares sont les fonds « Article 9 » car plus exigeants.
Note de Louis : l’objectif du règlement SFDR est aussi d’établir des règles de transparence quant à l’intégration du principe de double matérialité par les acteurs financiers. C’est-à-dire l’impact des placements sur l’environnement et la société (principales incidences négatives) et inversement (risques en matière de durabilité).
Exemple concret
Prenons un exemple précis avec le secteur de l’énergie (cela fonctionne aussi pour les fonds tout secteur confondu) :
- ❌ Article 6, le tracker (ETF) « iShares STOXX Europe 600 Oil & Gas » investit principalement dans des entreprises liées aux énergies fossiles (aucun critère de durabilité). Indice de référence : STOXX Europe 600 Oil & Gas.
- ✔️ Article 8, le tracker (ETF) « Amundi Stoxx Europe 600 Energy ESG Screened » investit toujours dans les énergies fossiles, mais avec un filtre ESG. Indice de référence : STOXX Europe 600 Energy ESG+ Index.
- ✅ Article 9, le tracker (ETF) « L&G Clean Energy » investit principalement dans des entreprises liées aux énergies renouvelables. Indice de référence : Solactive Clean Energy.
Cela peut être trompeur, car si vous considérez qu’un fonds « Article 8 » est suffisant pour être « vert » comme le fonds d’Amundi, vous vous retrouvez à investir à plus de 30 % dans BP (British Petroleum, compagnie britannique de recherche, d’extraction, de raffinage et de vente de pétrole).
Finalement, les fonds « Article 9 » sont les plus stricts (mise en œuvre des approches significativement engageantes). Ils permettent de sélectionner les fonds les plus verts. Cependant, le règlement SFDR ne se suffit pas à lui-même. Pour trouver les meilleurs placements verts, il faut aussi s’intéresser aux labels.
Les labels de la finance verte, responsable et solidaire
Les labels apportent une garantie supplémentaire indispensable. Par exemple, le fonds « Article 8 » précédemment cité qui investit dans les énergies fossiles n’est pas labellisé.
Note de Louis : dans cet article, nous nous concentrons sur les labels français. Toutefois, il existe aussi d’autres labels européens (ex. FNG-Siegel, LuxFlag, Towards Sustainibility, Nordic Swan Ecolabel, etc.).
⚖️ Finance responsable et label ISR
Créé en 2015 à l’initiative du ministère de l’Économie et des Finances, l’objectif du label ISR est de certifier les placements qui concilient performance financière et impact ESG en finançant des entreprises qui contribuent au développement durable dans tous les secteurs d’activités.
La majorité des fonds suivent la stratégie « best-in-class » (sélection des bons élèves pour chaque secteur). Certaines activités sont tout de même exclues par nature :
- Production et extraction d’énergie fossile (charbon, gaz, pétrole).
- Armement.
- Tabac.
- Divertissement pour adulte.
- Entreprises qui violent le pacte des Nations Unies.
📢 En pratique, il s’agit aujourd’hui du label « le moins contraignant » sur tous les aspects.
🌍 Finance verte et label Greenfin
Créé en 2016 par le ministère de la Transition écologique et Solidaire, le label Greenfin se focalise sur le critère environnemental (financement de la transition énergétique et écologique). Il s’agit du principal label en France pour la finance verte (actions et opérations financières qui favorisent la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique).
📢 Il fait partie des labels les plus stricts sur les aspects environnementaux. Ainsi, Greenfin est le label de référence pour identifier les meilleurs placements verts. À titre indicatif, trois organismes sont accrédités à ce jour pour délivrer ce label : AFNOR certification, EY France et Novethic.
🤝 Finance solidaire et label Finansol
Créé en 1997, le label Finansol (association FAIR) est une référence pour certifier les placements d’épargne solidaire (activités de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable).
En pratique, entre 5 % et 10 % des actifs du fonds doivent inclure des mécanismes de solidarité qui contribuent au financement d’activités à forte utilité sociale :
- épargne de partage (reversement d’une part des revenus des placements sous forme de dons à des associations) ;
- investissements des foncières solidaires ;
- solidarité internationale ;
- prêts sociaux et environnementaux.
Et les 90 – 95 % restants sont investis en titres classiques (actions, obligations, etc.) gérés selon un processus ISR.
📢 En d’autres termes, un fonds labellisé Finansol est un fonds label ISR plus engagé sur les aspects sociaux et de gouvernance.
Quid de la performance des meilleurs placements verts ?
Les performances différent considérablement entre tous les placements verts. Toutefois, une tendance globale est observable sur les placements verts et en particulier sur les trackers (ETF). Une tendance à la surperformance (voir graphique plus bas), qui est alimentée par la montée en puissance de la finance verte.
L’écologie et la finance durable prennent de plus en plus d’ampleur
Au fil des années, l’écologie et la finance durable prennent de plus en plus d’ampleur à tous les niveaux (liste non-exhaustive) :
- 📌 1988 : création du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC).
- 2003 : création des « principes de l’Équateur » comme référentiel du secteur financier pour la détermination, l’évaluation et la gestion des risques environnementaux et sociaux des projets financés.
- 2005 : création de 6 Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) non-contraignants pour promouvoir la finance durable (réseau international d’institutions financières).
- 2015 : création des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) par l’ONU (application sur la seule base du volontariat).
- 📌 2015 : COP21 à Paris qui appelle formellement tous les acteurs financiers (public et privés) à se mobiliser au bénéfice de la transition climatique.
- 2015 : création de la Task force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) pour améliorer le reporting portant sur les risques et opportunités climatiques des entreprises.
- 2017 : création d’un réseau de banques centrales engagées en faveur du climat (Network for Greening the Financial System – NGFS).
- 2019 : création des indices « Transition climatique – CTB » et « Accord de Paris – PAB » afin de permettre un suivi de la trajectoire de décarbonation des émetteurs.
- 📌 2020 : création du pacte vert pour l’Europe (Green Deal) qui a pour ambition de faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050 avec un objectif intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990 (Fit for 55).
- 2021 : création d’une alliance des principales institutions financières du monde comme BlackRock et Crédit Agricole avec sa filiale Amundi (Glasgow Financial Alliance for Net Zero – GFANZ).
Une liste aujourd’hui longue comme le bras. Et pourtant, la grande majorité des parties prenantes continuent le « business as usual ». Et rares sont ceux qui mettent réellement en place des actions concrètes sans greenwashing (éco-blanchiment).
💰 Cependant, le sens de la pente par la réglementation est un fléchage des financements vers la finance durable, en particulier par les investisseurs institutionnels (appelés « zinzins » en France) : banques et assurances, sociétés d’investissement et fonds de pension.
La performance des placements verts en ETF Monde
Selon nous, ce fléchage des flux financiers participe en partie à la surperformance des placements verts par rapport aux équivalents « classiques ». Prenons un exemple concret avec l’ETF MSCI World.
📈 En 2012, pour une volatilité (variation à la hausse comme à la baisse) quasi-similaire, si vous aviez investi 100 000 € :
- avec l’ETF iShares MSCI World SRI (SUSW), vous auriez 455 276 € en 2024 (performance annualisée : 13,67 %) ;
- avec l’ETF iShares MSCI World (IWDA), vous auriez 415 109 € en 2024 (performance annualisée : 12,78 %) ;
- soit une différence de plus de 40 000 € en faveur de la version verte !
⚠️ Dans le passé, les meilleurs placements verts ont battu les meilleurs placements non verts de l’univers actions monde. Mais les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Rien ne garantit la surperformance des placements verts, il s’agit avant tout d’une hypothèse a priori.
Notre avis sur les placements financiers et immobiliers verts
💡 Les meilleurs placements verts sont ceux qui correspondent avant tout à votre niveau d’exigence. Pour enrichir votre raisonnement et vous donner matière à réfléchir, il est également important de comprendre la différence entre l’investissement sur le marché primaire et le marché secondaire.
Les meilleurs placements verts | Marché primaire | Marché secondaire |
---|---|---|
Actions (titres de capital) | Crowdfunding dans les énergies renouvelables (Enerfip et Lendopolis) | ETF ESG en assurance vie, PEA et CTO |
Obligations (titres de créance) | Crowdfunding dans les énergies renouvelables (Enerfip et Lendopolis) | ETF ESG en assurance vie, PEA et CTO |
Immobilier | SCPI et SCI en direct et/ou en assurance vie | Foncières cotées en assurance vie et CTO |
Le marché primaire
Lorsqu’une entreprise a besoin d’argent, elle peut :
- emprunter à la banque ;
- émettre des actions (titres de capital) ;
- et/ou des obligations (titres de dette) sur le marché primaire.
Le marché primaire fait référence à la première fois que les actions ou les obligations sont émises et achetées. Et l’entreprise reçoit des liquidités sur son compte pour développer son activité.
👉 Ainsi, investir sur le marché primaire a un impact tangible pour la société. Qu’en est-il d’un investissement sur le marché secondaire ?
Le marché secondaire
Si les investisseurs souhaitent revendre leurs actions et/ou leurs obligations par la suite, ils doivent passer par le marché de l’occasion : le marché secondaire. Ainsi, lorsque vous investissez dans un tracker (ETF), vous êtes sur le marché secondaire. Et vous rachetez des titres (déjà émis) à un autre investisseur. Question légitime : quels sont alors les réels impacts ?
Les principaux impacts de vos investissements sur le marché secondaire :
- Capacité de financement. Pour simplifier, plus il y a d’investisseurs qui achètent un titre, plus le cours de bourse augmente (offre/demande). Et plus celui-ci augmente, plus l’entreprise bénéficie de conditions avantageuses pour se financer. Par exemple, en nantissant ses actions (fonctionnement similaire à une ligne de crédit lombard).
- Actionnariat actif ou « stewardship ». Exercer vos droits de vote pour infléchir la stratégie de l’entreprise et/ou modifier sa gouvernance. Si vous investissez dans des fonds gérés par des sociétés de gestion comme BlackRock, Amundi, BNP, Sycomore, etc., vous pouvez sélectionner les émetteurs qui votent selon vos convictions.
- Accélérer le changement au sein des entreprises. Une entreprise qui fait partie d’un indice vert à tout intérêt à y rester pour bénéficier du flux d’épargne. Par conséquent, plus les règles ESG de l’indice deviennent strictes, plus elles ont intérêt à se conformer aux nouveaux critères de durabilité.
👉 Finalement, investir sur le marché secondaire a moins d’impact que le marché primaire, mais reste fondamentalement nécessaire pour construire une allocation patrimoniale diversifiée.
Nous vous avons présenté dans cet article les meilleurs placements verts quelle que soit leur forme : fonds euro, obligations, actions et immobilier. Et pour des placements verts plus alternatifs, nous vous invitons à lire nos articles dédiés à l’investissement dans les panneaux solaires et à l’investissement en groupement forestier (GFI et GFF)
16 commentaires sur “Les meilleurs placements verts : guide complet”
Bonjour
Merci pour cet article très éclairé.
Mise à part des convictions personnelles, est-il plus intéressant d’investir dans le MSCI World ou le MSCI WORLD SRI?
Est-ce quasiment la même chose ou non?
Merci de votre retour
Cordialement
romain
Bonjour Romain,
Si par « intéressant », vous parlez de performance, on en parle ici : https://avenuedesinvestisseurs.fr/les-meilleurs-placements-verts/#performances-placements-verts
Par le passé, le World SRI a été plus profitable.
Mais le futur reste à écrire.
Vous pouvez consulter les actions présentes dans les indices MSCI (mise à jour chaque trimestre) ici : https://www.msci.com/constituents
En juin 2024 :
– Pour le MSCI World, les 10 premières positions sont :
Microsoft, Apple, Nvidia, Amazon, Meta, Alphabet (Google), Eli Lilly, Broadcom, JPMorgan Chase et Tesla.
– Pour le MSCI World SRI Select Reduced Fossil Fuel, les 10 premières positions sont :
Nvidia, Microsoft, Tesla, Novo Nordisk, ASML, Home Depot, Disney, Verizon, Coca Cola, Adobe.
Avec l’ajout récent de Nvidia pour l’indice MSCI World SRI.
Bonjour
Merci Louis et Nicolas pour vos réponses, et même le week-end !
J’hésitai à investir soit dans un ETF World classique ou un ETF World SRI. En fait, le mieux est de mixer les deux, je pense.
Bon week-end
Romain
Bonjour, je viens de me rendre compte que le tracker : « Amundi MSCI World SRI Climate Net Zero Ambition PAB – IE000Y77LGG9 » est disponible en PEA chez Fortuneo.
Bonne journée
Bonjour Adrien,
Merci, mais c’est étonnant, sur le site Amundi il est indiqué non éligible PEA.
A tester !
Malheureusement je viens d’acheter mes parts du premier tracker World il y a 3 jours. Pour mon allocation en actions… A voir si j’effectue une vente en sortant sans perte ou si je reste dessus.
bonjour
cet etf World est à réplication complète ou physique et par conséquence n est pas disponible dans le PEA
un grand merci pour cet excellent article, synthétique, complet, et pragmatique : il permet de passer à l’action rapidement !
A quand des ETF Actions et des SCPI qui seraient Greenfin + Article 9 ? 🙂
Merci Antoine 🙂
Critères très exigeants, mais ça arrivera sans doute un jour 🙂
Bonjour,
À ce jour, il n’y a toujours pas d’ETF World ISR disponible en PEA.
Savez-vous si cela est prévu ? Vous avez des informations à ce sujet ?
Merci par avance pour votre retour.
Bon week-end.
Bonjour Charlotte,
Pour l’instant sur PEA on a le choix entre 3 ETF World classiques, non ISR, et à ma connaissance il n’y a pas d’ETF World ISR prévu éligible PEA malheureusement.
Les ETF World ISR sont au sein du CTO, assurance vie et PER.
Bon week-end 🙂
Bonjour Nicolas,
Merci pour votre réponse.
En attendant, est-ce utile de détenir plusieurs ETF World ISR et « purs » ?
Concrètement, j’en ai 4 de deux gestionnaires différents (deux ISR/ESG et deux purs) mais en y réfléchissant, mis à part dans une optique de diversification des gestionnaires et aussi pour pouvoir rééquilibrer son allocation grâce à la flexibilité de l’AV, pourquoi ne pas se contenter d’un seul ETF World ?
Merci par avance.
Bonne journée. 🙂
Bonjour Charlotte,
On peut se contenter d’un seul ETF World par enveloppe. (Ce ne sont pas les mêmes sur CTO et assurance vie que sur PEA).
Mais même au sein d’une même enveloppe, personnellement j’aime bien diversifier sur plusieurs ETF quand c’est possible (pour la diversification gestionnaire, surtout quand j’ai des sommes importantes sur le contrat).
Bonjour
Article très complet, qui enfin aborde le sujet du marché secondaire vs. marché primaire qui trop souvent est oublié dans les articles de ce genre.
Je pense qu’il faut vraiment nuancer le fait que la liquidité du marché secondaire (celui sur lequel opèrent les particuliers) permet de diminuer le coût du capital sur le marché primaire (celui sur lequel les entreprises se financent) : c’est vrai, mais c’est vraiment à la marge. Vous précisez « Pour simplifier », je pense qu’il aurait été plus approprié de dire « de façon marginale ».
Par contre, ce qui est vrai, c’est le puissant narratif des sociétés de gestions et assureurs selon lequel les fonds et ETF « verts/ESG/SRI/PAB et compagnie » permettent de FINANCER les entreprises vertueuses (selon des critères de classement très discutables) : ceci est faux, car les particuliers achètent sur le marché secondaire.
On peut avoir des « valeurs » à titre personnel pour posséder ou pas certaines actions, mais il ne faut surtout pas s’imaginer que nos investissements soutiennent directement les entreprises en question. Or c’est cette fable qui est vendue par les gestionnaires pour toujours plus attirer l’épargne des particuliers. Ne soyons pas dupes.
Bonjour Ben,
Merci pour votre retour pertinent 🙂